Le service statistique du ministère de la Santé (Drees) vient de dévoiler de nouvelles données sur la démographie des médecins au 1er janvier 2025, traduisant une croissance des effectifs, la féminisation de la profession et une diversification croissante des activités.
Depuis 2012, le nombre de médecins a augmenté de 9,9 %, pour s’établir désormais à 237 200 praticiens en activité. Ce chiffre résulte d’un double mouvement, note la Drees : un effectif croissant de médecins diplômés à l’étranger d’une part (11 % du corps médical en 2025 contre 7 % en 2012) ; une augmentation « très forte » du numerus clausus entre 2000 et 2020 d’autre part.

Quatre médecins sur dix sont généralistes
Le nombre de médecins a particulièrement augmenté depuis 2023. Fait notable, cette tendance inclut désormais les médecins généralistes, dont le nombre repart à la hausse (+1% en un an) après une baisse constante depuis 2018 (-0,5% en moyenne chaque année), qui s’expliquait en partie par la création des spécialités de médecine d’urgence et d’allergologie, provoquant un appel d’air. « Auparavant, c’étaient essentiellement des médecins généralistes disposant d’une formation complémentaire adaptée qui exerçaient ces spécialités ; ils étaient enregistrés et donc comptabilisés parmi les médecins généralistes », explique l’étude.
Dans le détail, début 2025, quelque 100 000 médecins généralistes (42 % de l’ensemble) et 137 200 praticiens d’autres spécialités sont en activité. Parmi ces derniers, on comptabilise 16 000 psychiatres, 14 300 chirurgiens, 13 500 anesthésistes- réanimateurs et 13 200 spécialistes de plateaux médico-techniques (radiologues, anatomo-cytopathologistes, radiothérapeutes, médecins nucléaires).
50 ans de moyenne d’âge
Que ce soit à l’hôpital, en libéral ou dans le secteur salarié non hospitalier, la population médicale active s’est rajeunie. La moyenne d’âge est désormais de 49,9 ans alors qu’elle était de 51,1 ans en 2012. Il y a une décennie, 60 % des médecins avaient 50 ans ou plus, ils ne sont aujourd’hui plus que 49 %. Dans le même temps, la part de confrères et de consoeurs de moins de 40 ans a augmenté, passant de 17 % début 2012 à 31 % début 2025.
La Drees confirme aussi le bilan ordinal sur la féminisation avec une parité désormais acquise : 50 % des effectifs médicaux sont des femmes en janvier 2025 alors qu’elles ne représentaient que 41 % du corps médical en 2012. La France compte même 700 femmes médecins de plus que d’hommes médecins. « Tandis que les générations parties à la retraite entre 2012 et 2025 étaient majoritairement masculines, les générations entrantes depuis 2012, nombreuses car bénéficiant d’un numerus clausus relevé, sont majoritairement féminisées », explique l’étude. Cette tendance est particulièrement visible chez les généralistes, dont l’âge moyen est passé de 51,1 ans en 2012 à 50,4 ans en 2025, et la part de femmes de 41 % à 52 %.

Enfin, malgré les velléités politiques récurrentes de régulation à l’installation, les médecins exercent toujours majoritairement en libéral (57 % des activités en 2025), mais de plus en plus souvent en cumul avec une activité salariée, note la Drees. Ainsi, dans le détail, 42 % des médecins exercent désormais exclusivement en ville (contre 51 % en 2012) alors que 13 % des médecins travaillent en exercice mixte (contre 8 % en 2012). « La pratique des médecins est de plus en plus diversifiée, confirme la Drees. Un médecin exerce en moyenne 1,6 activité au 1er janvier 2025, contre 1,2 activité treize ans avant. »
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