Affaire Le Scouarnec : premier mea culpa de l’Ordre des médecins qui exprime ses « profonds regrets »

Par
Publié le 26/03/2025
Article réservé aux abonnés

Partie civile au procès Le Scouarnec, l’Ordre national des médecins a admis pour la première fois ses défaillances, à savoir son manque de suivi n’ayant pas empêché l’exercice du chirurgien pédophile. Le Cnom exprime ses « profonds regrets » et verse au dossier le courrier d’alerte adressé en 2008 par ses soins au conseil départemental de la Charente-Maritime, resté lettre morte.

Crédit photo : GARO / PHANIE

Un mea culpa par voie de presse : le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) dit exprimer « de profonds regrets » dans l’affaire Le Scouarnec, son défaut de suivi à l’époque ayant abouti à laisser exercer durablement ce chirurgien pédophile, en raison d’« échanges défaillants » entre les différentes entités ordinales.

« En 2008, lors de la demande de transfert de Joël Le Scouarnec en Charente-Maritime, son dossier a été transmis au Cnom, lequel a alors pris connaissance de sa condamnation de 2005 pour détention d’images pédopornographiques », reconnaît l’institution ordinale. Conformément à son rôle, l’Ordre national a alors « immédiatement alerté » le conseil départemental de la Charente-Maritime (CDOM 17), de la situation pénale du chirurgien.

Dans ce courrier de 2008, le Cnom mettait en doute le fait que les conditions de moralité requises pour l’inscription du chirurgien soient réunies, mais il laissait cependant l’appréciation de cette inscription au tableau à l’arbitrage de l’Ordre départemental. « Or, celle-ci fut entérinée, donnant à Joël Le Scouarnec, la possibilité de poursuivre son exercice professionnel », indique l’Ordre aujourd’hui.

C’est donc sur ce point précis que l’Ordre national exprime aujourd’hui ses regrets. De fait, « un suivi plus rigoureux de cette appréciation (d’inscription) aurait dû être assuré par le Cnom afin de garantir que, dans ces conditions, Joël Le Scouarnec soit empêché d’exercer », admet-il dans son communiqué. « Cette situation a mis en évidence des échanges défaillants entre les différentes entités de l’Ordre des médecins, et nous le regrettons très vivement. »

À l’heure où certains reprochent à l’Ordre de figurer sur le banc des parties civiles, ce dernier affiche sa volonté de participer à la « manifestation de la vérité » au procès Le Scouarnec. C’est dans cet esprit que le Cnom déclare avoir produit son courrier d’alerte de l’époque par le biais de ses avocates, même si ce courrier n’a servi à rien. L’institution exprime sa solidarité avec l’ensemble des victimes.


Source : lequotidiendumedecin.fr