La région Centre-Val-de-Loire va salarier 150 médecins d’ici à 2025 pour répondre au problème de désertification médicale, « une première nationale pour une région », a déclaré mardi son président François Bonneau (PS).
« Ce n'est pas au cœur de nos compétences mais je considère que l'accès aux soins pour tous les habitants est une priorité absolue. Si on ne règle pas ça, on ne réglera pas le développement économique », a poursuivi l'élu qui s'exprimait en marge d’une session extraordinaire du conseil régional sur le thème de la santé.
« La mesure sera progressive, à hauteur de 30 postes créés chaque année jusqu'en 2025 », a-t-il précisé.
Le projet consiste à créer trente centres de santé répartis sur toute la région où les médecins seraient directement salariés par la région. Ce dispositif se veut complémentaire des maisons de santé pluridisciplinaires, financées majoritairement par les communes et les intercommunalités.
« On dit à ces jeunes médecins, de plus en plus intéressés par le salariat, venez en tant que libéraux, venez en tant que salariés, nous vous proposons l'un ou l'autre des systèmes. On vous aidera pour le logement, on vous aidera pour l'emploi du conjoint ou de la conjointe, pour la crèche si besoin », assure le président de région.
Selon François Bonneau, « la région va récupérer le montant des consultations versé par la Sécurité sociale. Il peut y avoir un déficit de 10 000 à 15 000 euros par an et par médecin. Si c'est le prix à payer pour un aménagement juste du territoire, il faut le payer ».
Les médecins seront payés en fonction des grilles de la fonction publique territoriale. Certains pourront avoir des exercices mixtes, à la fois public et privé.
La région Centre-Val-de-Loire est l'une des plus faiblement dotées en médecins.
Des communes ou des départements, comme la Saône-et-Loire ou la Corrèze, salarient déjà des médecins dans des zones en tension. Mais c'est la première fois qu'une région fait de même.