Pour faire face à une reprise de l’activité médicale qui s’annonce réduite tant en ville que dans les établissements privés, la CSMF veut relancer sans tarder la machine conventionnelle.
Lors d’une conférence de presse à distance, ce mercredi, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la centrale polycatégorielle, a pressé la CNAM de reprendre le chemin des discussions car la crise a changé la donne et l'équilibre de certaines spécialités. « Il faut ouvrir très vite ces négociations. Et il faut le faire de façon urgente surtout si l’activité des chirurgiens dans les établissements ne reprend pas très vite », plaide le néphrologue de Cabestany.
La CSMF souhaite voir aboutir plusieurs revendications. Il s’agit en premier lieu de compléter le mécanisme d’accompagnement financier sur les charges déjà accordé par l’Assurance-maladie. « Les médecins ont adapté toute l’infrastructure des cabinets par l'aménagement de l'accueil avec un plexiglas, la mise à disposition des masques ou des solutions hydroalcooliques pour les patients. Cela induit des frais qui doivent être accompagnés ». Cette aide passerait par « la revoyure du forfait structure » et des indicateurs adaptés au contexte.
Un acte à 35 ou 40 euros
La CSMF réclame aussi de réévaluer le tarif des consultations, en raison d’une baisse probable et durable du nombre d'actes cliniques. « Il faut en tout cas regarder le ratio de baisse. Mais d’ores et déjà, sur certains actes en particulier de la sphère ORL, les médecins doivent tenir compte de certaines modalités d’intervention qui n’existaient pas avant. Il faudra aussi en tenir compte sur le plan financier », indique le Dr Ortiz.
Dans un entretien accordé au « Quotidien », le patron de la Conf' estime que « pour avoir un chiffre d'affaires équivalent à la période pré-crise, la consultation de base devrait être rémunérée entre 35 et 40 euros », au lieu de 25 euros.
Concernant les médecins exerçant une activité chirurgicale en clinique, dont la reprise d'activité s'annonce difficile (y compris en raison de la pénurie de médicaments anesthésiants), la CSMF souhaite négocier un accompagnement financier spécifique « sous la forme d'indemnités de pertes de ressources ».
À l’heure du déconfinement, la CSMF appelle en tout cas les médecins à relever le défi du contact tracing. Pour cette mission (déclaration via Amelipro), les médecins sont rémunérés à hauteur d'une consultation complexe de 55 euros (G+MIS).