Cette mise au point sur le syndrome de Lyell « Faux Lyme, vrai Lyell ! Quand le non-respect des recommandations HAS conduit une patiente en réanimation… », lequotidiendumedecin.fr du 14 octobre) souvent lié a une prescription inappropriée ou même fantaisiste si elle n’était dramatique est très utile. Ce n’est pas nouveau, car lors de mon internat en 1970 j’avais fait le diagnostic de Syndrome de Lyell chez un enfant pour une prescription de Bactrim inappropriée pour une angine ! Ceci était connu en dermatologie et les communications et publications sur le sujet, très nombreuses.
Cependant le cloisonnement des spécialités n’a probablement pas permis de diffuser l’information après des médecins généralistes ! Cette communication est donc tout à fait justifiée.
54 ans plus tard j’ai dû utiliser tout mon potentiel de persuasion, mon aura de professeur et ma force de conviction pour convaincre une patiente (enseignante ayant consulté en Allemagne le spécialiste reconnu « médiatiquement » de la maladie de Lyme chronique) persuadée du bien-fondé de la prescription d’antibiotiques multiples à perpétuité (!) pour sa maladie de Lyme.
L’argument ultime convaincant a été « la sérologie de la Borréliose est un marqueur de contact et non pas de l’évolutivité de la maladie ». Ce cas clinique présenté en dermatologie serait banal mais il devrait être intégré aux questions de l’examen national d’internat et faire partie de l’enseignement initial des généralistes et pas seulement post-universitaire. Il devrait faire partie des questions de rang A pour les nouvelles modalités de formation pour tous les médecins et pas seulement des dermatologues. Devant tout exanthème (cours de sémiologie de base), je recommande toujours de rechercher un signe de Nikolsky (décollement provoqué) qui est un signe de gravité et doit faire systématiquement suspecter une toxidermie grave ! Un sondage auprès des praticiens généralistes sur le signe de Nikolsky serait intéressant.
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr.