Dernièrement le directeur de la Cnam a reçu certains syndicats afin de négocier la future convention qui reste toujours en gestation. Notre cher M. Fatôme a montré sa « bonne volonté » afin de calmer le jeu, et favoriser de ce fait une signature tant attendue par la base.
Afin de rendre plus attractif la médecine libérale, ce dernier a mis dans l’escarcelle certaines friandises qui pourraient améliorer la « frustration » subie les libéraux suite à l’inflation galopante. Pour ce faire il a proposé différents types de rémunérations complémentaires : dédommagement financier pour les médecins participants au SAS, amélioration du forfait lors de la participation à la permanence des soins, rémunération confortable pour les visites longues.
Bref à aucun moment ce dernier n’a parlé de la mise en place de la majoration des tarifs de la consultation, pourtant tant attendue depuis quelques mois, et qui avait été proposée par certains ministres de tutelle. La situation est figée.
Un manque total de prise de conscience de la réalité de terrain
La pierre d’achoppement, et la volonté de la base est prioritairement une revalorisation de la totalité des actes. Ce que ne comprennent pas les énarques, c’est que tenir une comptabilité des actes des patients de plus de 80 ans, c’est une gageure pour ceux qui ont une patientèle très importante.
Pour ma part il m’est difficile de me rappeler au domicile des patients si dans les mois précédents j’ai compté une visite longue pour le patient qui est en ALD, et ayant plus de 80 ans. De plus mon boîtier n’est pas suffisamment performant pour savoir si un confrère n’a pas eu l’indélicatesse de se désigner comme médecin traitant lors d’une consultation impromptue. Enfin, et curieusement, mes collègues m’ont expliqué que certaines caisses ont des difficultés à payer cette visite car pour ces dernières l’acte n’est pas référencé.
Les médecins libéraux ne comptent pas leurs heures
Au-delà de cette anecdote quelque peu irritante, il faut savoir qu’une revalorisation des libéraux sous condition de travailler plus (cas des gardes et des consultations en urgence), n’est pas acceptable. Je le répète très régulièrement les médecins libéraux ne comptent pas leurs heures et travaillent le plus souvent bien plus que 35 heures (il ne faut pas oublier que les agents de la CPAM travaillent 35 heures).
De ce fait en chargeant la mule on a de grandes chances de détourner les libéraux de leur fonction première, et il est probable que nous allons assister à des réactions épidermiques (déconventionnement, changement de métier).
Une des priorités des médecins laissée en suspens
Il est facile derrière son bureau de décider d’une majoration de certains actes sans réellement connaître la manière dont les libéraux travaillent. Il serait parfois utile d’aller sur le terrain, et éviter de faire de la communication en se présentant dans les centres de santé (on voit régulièrement les politiques et les agents de la Cnam se mobiliser pour aller sur le terrain dès lors que les journalistes sont présents) qui ont une activité pas nécessairement en relation avec celle pratiquée par la majorité des praticiens.
Ce qui cristallise quelque peu la colère des généralistes actuellement, c’est le fait que la majoration du tarif de la consultation n’est pas évoquée de manière claire. On laisse en suspens une des priorités de la base qui est harassée par la charge de travail, ce que ne comprend pas ou ne veut pas comprendre l’exécutif.
Les libéraux acceptent difficilement qu’une revalorisation des actes ne soit pas actée, cela alors que les fonctionnaires des Cpam et les députés ont été revalorisés sans demande de contrepartie.
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