À peine de retour à la Maison Blanche, le 47e président des États-Unis s’est empressé de signer plusieurs décrets, certains posant question pour la santé publique à l’échelle mondiale. Comme il l’avait fait lors de son précédent mandat (2017-2021), Donald Trump a acté le retrait du pays de l’accord de Paris sur le climat et annoncé miser sur les « grandes quantités de pétrole et de gaz » présent dans les sous-sols pour redevenir « une nation riche ». Le président américain entend également mettre fin au Green New Deal mis en place par l’administration précédente pour réguler les émissions. Des mesures qui n’augurent rien de bon pour la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts sur la santé.
Face à la décision américaine, l’OMS rappelle son « rôle crucial » dans la protection de la santé
Par ailleurs, Donald Trump a officialisé dès le 20 janvier son intention de se retirer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par un décret et une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies. Il enjoint notamment à son administration de « stopper les futurs transferts de fonds, soutiens et ressources » à l’agence internationale ainsi que de « rappeler et réaffecter le personnel du gouvernement des États-Unis » qui y travaille. De même, le président américain veut mettre fin aux négociations sur l’accord sur les pandémies. Il justifie sa position par « la mauvaise gestion » de la crise sanitaire par l’OMS, son « incapacité à adopter les réformes urgentes et nécessaires » et les montants « injustement élevés » de la contribution des États-Unis. Face à cette décision, l’OMS n’a pu que rappeler son « rôle crucial » dans la protection de la santé, en « s’attaquant aux causes profondes des maladies, construisant des systèmes de santé plus solides et détectant, prévenant et répondant aux urgences sanitaires ». Car au-delà de la question du financement, le retrait d’un pays membre est aussi un signal envoyé à l’ensemble des 193 autres – les États-Unis faisant, de plus, partie des pays fondateurs en 1948 – dans la lutte contre les menaces à l’échelle mondiale.
Lors de son investiture, Donald Trump a aussi annoncé la réintégration des militaires « injustement expulsés de l’armée pour s’être opposés à la vaccination contre le Covid » et affirmé qu’il n’y aurait désormais que « deux genres, homme et femme ». Des mesures qui font écho au choix de son ministre de la Santé, l’antivax Robert Kennedy Jr, dont la nomination « représenterait un risque pour la santé publique », alertaient déjà 67 lauréats de prix Nobel de médecine, physique, chimie ou économie dans une lettre adressée aux sénateurs américains en décembre. Avec ce début de mandat tonitruant, faut-il craindre de nouvelles décisions tout aussi inquiétantes ou peut-on espérer que cela reste une démonstration de force ?
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