Avec ma collègue maître de stage, nous recevons des stagiaires et il y a quelques jours, une jeune étudiante de 4e année est arrivée dans notre cabinet. Cette future consœur vient pendant un mois en observation pour mieux connaître les déterminants d’une pratique en milieu rural.
Mon premier réflexe lors de sa prise de fonction a été de lui demander vers quel choix professionnel elle souhaitait s’orienter. Elle m’a expliqué qu’elle voulait devenir réanimatrice ; une spécialité qui lui permettrait de « tout savoir en médecine ».
Elle a un avis plutôt négatif sur la médecine générale, cette pratique s’apparentant selon elle, plutôt à une voie de garage. J'ai été très surpris par cette manière de raisonner mais également par son comportement au cabinet. Elle a participé à la prise en charge des patients, qu’elle souhaitait rapide pour pouvoir aller étudier ses cours. De cette manière, ses chances de grappiller quelques places aux ECN seront plus importantes.
Le plus triste dans cette histoire, c’est que cette étudiante passe à côté de beaucoup de choses dans sa vie : en ayant peu de relation avec les autres, qu'il s'agisse des patients ou des autres étudiants dans le cabinet, et en n'ayant pas d'autre centre d’intérêt que la médecine.
Bien entendu j’ai été très surpris par ses connaissances (elle peut me réciter l’annuaire en intégralité), mais je porte un regard négatif sur sa mise en pratique sur le terrain.
Plutôt que de rechercher comme cette étudiante le prestige d’une spécialité, je préfère ô combien une pratique de terrain proche des patients.
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