Je suis attristé par la succession, dans cette rubrique de votre journal, de témoignages émanant des divers généralistes installés plus ou moins âgés : leurs propos expriment une détresse quant à la réduction du champ de l’activité de la véritable pratique médicale.
En 2012, lors de ma mise en retraite, j’avais indiqué à ma municipalité et au sénateur de l’Oise que la seule issue en omnipratique devait provenir de la création, au sein même de l’internat généraliste, de trois filières fondamentales possibles en fin de cursus : gérontologie, pédiatrie ou gynécologie.
Ainsi, vous ne seriez pas dévalorisés par l’intrusion de professions dites intermédiaires (projet promulgué par nos dirigeants). Au sein d’une maison médicale, en représentant ces trois composantes, vous pourriez redevenir de véritables cliniciens et thérapeutes.
Vous redécouvririez aussi la dimension de la visite à domicile, qui trouve tout son sens selon la gravité de la pathologie et le vécu du patient (et de sa famille).
Sinon, tous ces malades disparaîtront dans des structures d’une autre nature.
Prenez garde de ne pas vous laisser submerger par le numérique qui, en fait, est un biais pour vous transformer en officiers de santé uniquement aptes à gérer le médico-administratif au nom du préventif, en lieu et place des assistantes sociales et du personnel paramédical.
Confraternellement vôtre,
Dr Bernard Duez, Nogent-sur-Oise (Oise)
Il y a un mois, la loi instaurant le passe sanitaire et l’obligation vaccinale anti-Covid-19 pour les soignants était promulguée, divisant encore davantage les Français.
La liberté est devenue la priorité de chacun alors que la responsabilité est laissée aux autres, à ceux que l’on paye pour qu’ils soient responsables. Cette notion de paiement me fait penser à un patient SDF qui se plaignait que l’hôpital ne lui avait pas donné ses radios : « C’est pas normal, je les ai payées avec mon argent ! » On brandit des panneaux contre l’atteinte aux libertés individuelles en ignorant superbement la responsabilité indispensable à notre survie. En ignorant que si les unes sont un droit individuel, l’autre est un devoir collectif. Le droit individuel serait-il devenu plus « démocratique » que le devoir collectif ? Mais, si la liberté est portée par l’individuel, la responsabilité est ici portée par son représentant au plus haut niveau de l’État. Tout échec sur le plan de la responsabilité collective est un échec de la communication gouvernementale. Or comment porter cette responsabilité – se faire entendre – quand on est élu avec peu de voix ?
Yves A
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