« Ces négociations ne doivent pas être vécues comme une confrontation mais comme un dialogue pour trouver ensemble des solutions. » Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie, Thomas Fatôme, affiche dans un entretien exclusif au Quotidien une main tendue vers les médecins avant la reprise des négociations conventionnelles. Si aucune date n’est communiquée pour le moment, le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention n’a pas caché sa volonté d’une réouverture des discussions d’ici la fin de l’année voire avant le 1er novembre, date de l’augmentation de 1,50 euro de la consultation. Et le ministre comme le directeur de la Cnam entendent d’ores et déjà donner des gages aux médecins. Quand Aurélien Rousseau affirme devant les Libéraux de santé que la consultation à 26,50 euros « n'est qu'un passage, pas un point d'arrivée », Thomas Fatôme renchérit dans nos pages : « celui qui n’a pas compris que les 30 euros étaient un sujet majeur n’a pas suivi ce qui s’est passé ces derniers mois ». Autre point de discorde lors des précédentes négos : le contrat d’engagement territorial, qui semble bel et bien enterré.
Si Thomas Fatôme fait ainsi un pas vers les syndicats, il rappelle que les revalorisations « devront s’inscrire dans une réflexion plus globale sur l’attractivité de la médecine de ville et l’accès aux soins des patients ». Le directeur attend également d’eux des propositions « en particulier sur un sujet majeur (…) : celui de la qualité et de la pertinence des soins, de la qualité des prescriptions ». Sur la méthode aussi, il semble avoir entendu les critiques. Thomas Fatôme prévoit ainsi de diffuser « plus tôt » ce qui sera mis sur la table afin que « les syndicats aient le temps de l’appréhender ». Des garanties qui augurent l’aboutissement des futures négociations ?
Mais qu’en sera-t-il de l’enveloppe accordée à la médecine de ville et des mesures inscrites dans le prochain PLFSS et l’Ondam pour 2024 ? « Tous les contacts que nous avons pu avoir avec le ministère de la Santé, et ce que nous entendons de la part du ministre des Finances depuis le début de l’été, nous laissent à penser que, au-delà de la volonté des uns ou des autres de faire redémarrer une négociation conventionnelle, ce sera un échec parce qu’il n’y a pas d’argent… », pronostique ainsi le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Sans compter d’autres textes législatifs, comme la PPL Valletoux qui devait initialement arriver au Sénat le 13 octobre. Une date qui marquera le début d’un mouvement de grève illimité des médecins, suivi par l'ensemble des syndicats représentatifs !
Exergue : Le contrat d’engagement territorial semble bel et bien enterré
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