Brassard noir pour certains, préavis de grève pour d’autres, menace d’arrêt des activités avant Noël… Le mois de décembre s’annonce mouvementé dans le secteur de la santé.
À partir de lundi prochain, les praticiens libéraux sont invités à porter un brassard noir pour exprimer symboliquement leur ras-le-bol. L’association Médecins pour demain entend ainsi alerter la population sur le risque de « démantèlement » de la médecine de proximité, victime d’« attaques » à répétition, avec des conséquences inévitables pour les patients. Atteinte à la liberté d’installation, coercition, encadrement des prescriptions, paperasse inutile mais aussi diminution des remboursements, augmentation du prix des mutuelles sont énumérés. Sa présidente, la Dr Mélanie Rica-Henry, confie au Quotidien son impression que « l’exercice médical est muselé par les décisions politiques fragilisant l’attractivité du métier ». Le collectif, créé à l’automne 2022 autour de la revendication d’une consultation à 50 euros, réfléchit déjà à d’autres actions, tout en espérant le soutien des syndicats représentatifs des médecins libéraux.
Ces actions témoignent de la profonde inquiétude des soignants sur l’avenir du système de santé
Du côté des établissements de santé, la colère gronde également. L’ensemble des syndicats de praticiens hospitaliers a fustigé un projet de décret « sans discussion préalable » visant à serrer la vis sur les arrêts maladie des agents publics. Au menu : dès janvier 2025, le passage d’un à trois jours de carence et une réduction de 10 % de la rémunération versée pendant ces arrêts. Une initiative jugée très malvenue par les blouses blanches « à l’heure d’une situation déjà cataclysmique provoquée par la pénurie médicale à l’hôpital », souligne la Dr Rachel Bocher, présidente de l’INPH. « On nous pénalise alors que les praticiens hospitaliers manquent de transposition de droit des fonctionnaires quand il s’agit des avantages », dénonce la Dr Anne Geffroy-Wernet, secrétaire générale de l'union syndicale APH, qui a déposé un préavis de grève pour le 5 décembre.
Plane enfin la menace d’un shutdown (cessation totale d’activité) des laboratoires privés de biologie médicale du 23 au 31 décembre. Avec ce bras de fer, les syndicats du secteur dénoncent depuis des mois les baisses de tarifs imposées par l’Assurance-maladie pour compenser la croissance dynamique des dépenses.
Médecins libéraux, hôpitaux, laboratoires : chacun y va en tout cas de ses revendications à travers des mouvements qui témoignent de la profonde inquiétude de ses acteurs sur l’avenir du système de santé.
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