La nouvelle convention médicale est un marché de dupes. La tarification, un mirage aux alouettes.
Quelques revalorisations avec plus de contraintes. Pour les infirmières et les infirmiers libéraux les actes courants n’ont pas été revalorisés. Ils sont écrasés par l’explosion des charges, l’inflation, les indus, la paperasserie, les violences… À l’hôpital, nombre d’entre eux démissionnent au bout de quelques années, lassés par la durée des transports et les tracasseries administratives.
Aux tarifs actuels, l’équilibre financier d’un cabinet médical sans travailler plus de 50 heures par semaine n’est plus possible. Les jeunes médecins ne le veulent pas. Beaucoup choisissent le salariat ou des spécialités moins contraignantes.
Augmenter le C/G de 1,50 € était une provocation. « Combien vous dois-je, docteur ? 26,50 € gardez la monnaie ! » Le G passera à 30 € en décembre 2024. Ce n’est pas attractif, cela ne fera que compenser l’inflation.
Des cerisettes mais sans le gâteau
Quant à la tarification des consultations longues ou des APC (avis ponctuel) à 60 € et le supplément enfants de 5 €, ce sont des cerisettes mais sans le gâteau. Allez-vous ouvrir le secteur 2 pour attirer les médecins vers les déserts ? Quand revaloriserez-vous les actes techniques de la CCAM ?
Trop de contraintes se cachent dans la convention. Imposer un préavis de 6 mois pour poser leurs vacances et exiger la solidarité pour la permanence des soins, c’est prendre les médecins pour des agents de l’État, ce qu’ils ne sont pas. On risque sans bruit que les médecins en fin d’activité ferment leurs cabinets sans successeur.
La limitation des droits aux remplacements est instituée pour obliger les jeunes médecins à s’installer. Faute de remplaçants et refusant l’obligation de garde, les vieux médecins vont déplaquer.
Cette situation va s’aggraver car ces lois envisagent la solidarité des médecins pour les gardes et de nouvelles structures organisationnelles. Les CPTS deviendraient des organes de gouvernance de la médecine de ville.
Thomas Fatôme, le directeur général de la Cnam, avait souligné que l'accord qui sera conclu ne peut pas être que « tarifaire… Il faudra trouver un accord ambitieux sur l’accès aux soins, la pertinence et la qualité des actes, et la transformation des modes de rémunération ». « Il y aura un accord sur tout, ou il n’y aura d’accord sur rien », affirmait-il.
La menace est claire : « En l’absence d’accord c’est la convention arbitrale qui resterait en vigueur ! »
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