La solution à la crise de la pédopsychiatrie viendra-t-elle des initiatives du terrain ? Inaugurée ces dernières semaines, la Maison de l’enfant et de la famille (MEF) du Centre hospitalier intercommunal de Créteil en est un exemple. Ce lieu adopte une nouvelle approche pour une prise en charge pluridisciplinaire et « partagée » avec l’ensemble de l’écosystème autour de l’enfant. Dans nos pages, l’équipe valorise ainsi un accompagnement co-construit avec les acteurs de l’environnement de l’enfant, mais aussi l’implication des familles avec notamment des thérapies multifamiliales sur des problématiques communes ou encore la mise en place d’une unité mixte mobile d’intervention scolaire. Une approche systémique soulignée par le Dr Jean Chambry, ancien président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et pédopsychiatre au GHU Paris. Alors le modèle de la MEF tout juste inaugurée pourrait-il faire boule de neige ? Le Dr Chambry y voit une « belle expérience » à généraliser si elle fonctionne.
Car il y a urgence à agir pour la pédopsychiatrie. Le rapport de la Cour des comptes de mars 2023 dresse un constat sévère de la prise en charge des enfants et adolescents en France, jugeant qu’à peine la moitié des jeunes concernés bénéficieraient de soins adaptés. Les sages de la rue Cambon suggèrent justement de redessiner le parcours de soins en plaçant en première ligne les MEF (quatre expérimentations étant attendues d'ici à 2024). Ils appellent aussi à renforcer l’attractivité des carrières. Le nombre de pédopsychiatres aurait chuté en dix ans de 26 à 42 %, selon que l’on se limite à une définition stricte de la spécialité ou que l’on ajoute les psychiatres déclarant un savoir-faire en psychiatrie infanto-juvénile. Dans un cas comme dans l’autre, leur nombre est bien inférieur aux besoins actuels. D’autant que les études documentent l’importance des troubles psychiques chez les jeunes au sortir de la crise sanitaire. À l’exemple d’Enabee, menée par Santé publique France et publiée en juin dernier, qui montre que 13 % des 6-11 ans présenteraient au moins un trouble probable de santé mentale.
« Relever le défi de la santé mentale des enfants » figure parmi les six axes de travaux des Assises de la santé de l’enfant inaugurées en décembre 2022. Mais les conclusions, promises à l’été par l’ancien ministre de la Santé de et la Prévention François Braun, se font attendre.
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