L’année 2024 n’aura pas été de tout repos sur le front de la santé. Sur le plan politique, pas moins de quatre ministres se sont succédé à Ségur, une instabilité jusque dans l’intitulé même de ce maroquin, modifié au gré des gouvernements. Du 20 décembre au 11 janvier, Agnès Firmin-Le Bodo a dirigé le ministère de la Santé et de la Prévention avant d’être remplacée par Catherine Vautrin, aux manettes d’un « super-ministère » du Travail, de la Santé et des Solidarités. Exit la prévention ? Pas tout à fait. Il fallut toutefois attendre début février et la nomination de Frédéric Valletoux, comme ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, pour incarner cette priorité. Viendra enfin, en septembre, l’allergologue Geneviève Darrieussecq, nommée à la Santé et… à l’Accès aux soins, nouvelle thématique affichée comme prioritaire.
Pendant les premiers mois de l’année, les dossiers semblent avancer. En avril, le projet de loi sur la fin de vie est présenté en conseil des ministres avant d’entamer son délicat parcours parlementaire. Retardées, les premières Assises de la pédiatrie se tiennent néanmoins en mai. La feuille de route, tracée jusqu’à 2030, se veut ambitieuse. Début juin, les négociations conventionnelles aboutissent à la signature d’un compromis actant des revalorisations très attendues en médecine libérale, même si le choc d’attractivité n’est pas encore au rendez-vous.
Malgré l’instabilité politique chronique, des avancées ont été réalisées sur le plan médical
Las ! La dissolution de l’Assemblée nationale, puis les législatives anticipées au début de l’été, rebattent les cartes politiques et donnent un coup d’arrêt aux dossiers santé dans les tuyaux. Alors que le vote du projet de loi sur la fin de vie était prévu le 18 juin, le texte est renvoyé aux calendes grecques… comme nombre d’autres projets ou réformes. Ajournés aussi les engagements promis contre les violences sexistes et sexuelles dans le monde médical, la réponse à la précarité statutaire des médecins diplômés hors Union européenne, le chantier sur l’attractivité des carrières médicales à l’hôpital ou celui sur la 4e année d’internat de médecine générale…
Les dossiers s’empilent, sans véritable pilote. En septembre, à peine installé, le gouvernement Barnier sonne l’alerte sur le dérapage des déficits publics. Quelques semaines plus tard, une motion de censure renversera le gouvernement et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, plongeant à nouveau le secteur de la santé dans l’incertitude.
Et pourtant, malgré l’instabilité politique chronique, des avancées ont été réalisées sur le plan médical : arsenal préventif renforcé face aux infections à VRS, nouvelles recommandations de la Haute Autorité de santé dans le diabète de type 2, déploiement de l’immunothérapie dans la quasi-totalité des cancers, évolution de la prise en charge du VIH… Autant de bonnes nouvelles pour les soignants et les patients.
L’année se termine sur les ravages du cyclone dévastateur à Mayotte. Un immense défi de reconstruction et de santé publique, qui s’ajoute à une feuille de route déjà bien remplie pour le nouveau gouvernement.
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