Ce sont 264 revues scientifiques, essentiellement du domaine de la santé, qui ont fin 2022 publié le même éditorial. Cette initiative avait pour objectif d’alerter les participants à la COP 27 se déroulant en Afrique (Égypte).
L’Afrique souffre sans beaucoup contribuer à la crise climatique
Une vingtaine de rédacteurs en chef de revues africaines ont signé cet éditorial. L’éditorial en anglais a été publié en français par les Annales Africaines de Médecine, revue de la faculté de médecine de l’université de Kinshasa. Les messages sont : 1) Les nations riches doivent renforcer leur soutien à l’Afrique et aux pays vulnérables pour faire face aux impacts passés, présents et futurs du changement climatique ; 2) l’Afrique a souffert de manière disproportionnée, bien qu’elle n’ait guère contribué à la crise, ; 3) la lutte contre la crise climatique nécessite l’intervention de toutes les parties prenantes. Citons des extraits : « Les changements dans l’écologie des vecteurs provoqués par les inondations et les atteintes à l’hygiène du milieu ont entraîné une augmentation des maladies dans toute l’Afrique subsaharienne, avec des hausses du paludisme, de la dengue, de la fièvre de Lassa, de la fièvre de la vallée du Rift, de la maladie de Lyme, du virus Ebola, du virus du Nil occidental et d’autres infections. (...) Il est tout à fait injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l’origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves. L’Amérique du Nord et l’Europe ont contribué à 62 % des émissions de dioxyde de carbone depuis la révolution industrielle, tandis que l’Afrique n’a contribué qu’à 3 %. »
Les conséquences générales sur la santé dans le monde sont nombreuses : déshydratation, diminution de la fonction rénale, infections tropicales, complications de la grossesse, allergies, morbidité pulmonaire et cardiovasculaire, etc. Les populations les plus vulnérables sont les plus touchées. Ces alertes sont utiles, même si leur impact à court terme est minime.
Une charte pour inciter les éditeurs à agir dans le domaine du développement durable
Les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies ont été déclinés pour les éditeurs et les revues scientifiques. Le Syndicat de la presse et de l’éditions des professions de santé a signé la charte de l’Association internationale des éditeurs. Les signataires s’engagent à développer des pratiques durables en publiant des livres et des revues qui contribueront à informer, développer et inspirer des actions dans ce sens. Ils se fixent pour objectif de « promouvoir et acquérir activement du contenu qui défende les thèmes représentés par les ODD tels que l’égalité, la durabilité, la justice, et la sauvegarde et le renforcement de l’environnement ». Ils s’engagent à mettre en place différents moyens (budget, correspondant interne, compte-rendu annuel d’activité, communication sur les différents canaux disponibles, sensibiliser le personnel et les fournisseurs, etc.).
Des revues sur le développement durable
Le segment "développement durable" des revues est de création récente et, logiquement, la plupart des éditeurs cherchent à attirer des manuscrits dans ces domaines. Ils ont créé des revues dédiées au développement durable. Une centaine de revues scientifiques ont les termes Sustainability ou Environment dans leur titre. D’anciens titres ont réorienté leur politique éditoriale. Ce sont des revues prestigieuses comme Nature Climate Change, PLOS Climate, Climate of the Past, Water Research, PLOS Sustainability and Transformation. Les chercheurs français sont insuffisamment représentés au sein des comités de rédaction des revues scientifiques, dont celles sur le développement durable. La revue Nature sustainability vient de fêter sa 5e année : le support du groupe Nature a permis le succès. Cette revue a attiré des articles holistiques contrairement aux revues très concentrées sur des thématiques. Les rédacteurs ont constaté que le thème des inégalités a principalement émergé. Ils ont créé des collections dans quatre domaines : inégalités et développement durable ; recherche sur l’eau et durabilité ; solutions durables fondées sur la nature ; technologies émergentes pour la durabilité.
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