PARIS
Yue Minjun oppose le rire au désenchantement de la société chinoise qui suit les événements de Tian’anmen en 1989. Au sein du « réalisme cynique », courant artistique né dans ce contexte de pessimisme, il veut exprimer « l’authenticité d’une sensation personnelle ». À la souffrance, il oppose la joie. Son rire est un défi à l’autorité et devient sa marque de fabrique. Le motif répété sur tous les tableaux renvoie à l’uniformisation de la société chinoise et ses yeux toujours fermés seraient pour lui une manière de survivre. Né en 1962, Yue Minjun acquiert une renommée internationale à la Biennale de Venise en 1999. Dans la série des « Re-portraits », il détourne les chefs-d’œuvre de la peinture occidentale en se subsistant, hilare, à tous les personnages (« The Execution », pour « la Mort de l’empereur Maximilien de Mexico », de Manet), pour finir par les supprimer et ne garder que le décor (« la Mort de Marat », inspiré du tableau de David). Mais son rire peut aussi s’altérer, comme dans les « Overlapping », où ses pensées s’échappent de son crâne ouvert. Quarante tableaux et de nombreux dessins illustrent le parcours de cet artiste chinois, l’un des plus collectionnés, qui vit aujourd’hui à Pékin.
Fondation Cartier pour l’art contemporain (261, boulevard Raspail, tél. 01.42.18.56.50, www.fondation.cartier.com), tous les jours, sauf le lundi, de 11 à 20 heures, le mardi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 24 mars
ROISSY
Rodin, les ailes de la gloire
Cent ans après avoir vu un aéroplane et s’être écrié « Voici le rêve de Vinci qui passe », Rodin se retrouve, par sculptures interposées, face aux avions les plus sophistiqués. « Les Bénédictions ou les Gloires », tout comme la grande aile en plâtre exposée, représente pour le sculpteur un défi à la pesanteur et le rêve de l’espace. Avec une cinquantaine d’œuvres d’art originales, l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle inaugure ainsi son Espace Musées de 250 m2 destiné à présenter deux expositions annuelles. En collaboration avec le musée Rodin, les chefs-d’œuvre sont au rendez-vous : « le Penseur », « le Baiser », « l’Âge d’airain ». On peut admirer aussi d’autres œuvres moins connues liées à la thématique de l’envol et les figures, torses et portraits, qui témoignent toujours de son talent prolifique et de sa modernité. De quoi rêver dans les airs ou vouloir se précipiter au musée Rodin.
Aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, Terminal 2E, Hall M. Jusqu’au 28 avril.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
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