ATTIRÉE par la vie culturelle parisienne, alors qu’elle souhaitait être sculptrice, Berenice Abbott devient, à son arrivée dans la capitale en 1921, l’assistante de Man Ray, qui l’encourage à réaliser ses propres portraits et lui présente Eugène Atget, dont elle achètera le fond (qu’elle n’aura de cesse de promouvoir, jusqu’à son rachat par le MOMA de New York en 1968). Lorsqu’elle ouvre son propre studio, Cocteau est son premier client, il l’exposera en 1926 dans sa galerie Au Sacre du printemps. Sur fond neutre, Français et Américains, écrivains et artistes défilent avec « la meilleure expression possible », James Joyce, André Gide, Marie Laurencin…
De retour à New York, elle entreprend un projet documentaire de la ville, rassemble ses photos dans un album dont 8 pages sont présentées, cherche des financements et l’expose en 1935 au Musée de la Ville. Elle reçoit le soutien du Federal Art Project et travaille pendant quatre ans sur « Changing New York », la grande œuvre de sa vie. Trois cent cinquante clichés « qui ne sont pas pris au hasard », comme elle tient à le préciser, dont 80 sont exposés. Ils confrontent le passé et le présent, des détails et des vues en perspective, un style documentaire et une recherche esthétique. Parallèlement, elle enseigne à la New School for Social Research et entreprend la « Scène américaine », un projet qui devait couvrir tout le pays et qui s’arrêtera au sud dans les années 1930 et à la route n° 1, celle qui longe la cote Est, dans les années 1950. Dans le contexte de la guerre froide, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) lui commande un travail pédagogique sur les principes physiques de la lumière, de la vitesse et du magnétisme. Ainsi naissent « Ondes aquatiques », « Balle en mouvement », « Interférences »…, aux qualités formelles de ses vues architecturales. Un riche voyage dans leXXe siècle.
Jeu de paume (1, place de la Concorde, 8e, tél. 01.47.03.12.50, www.jeudepaume.org), le mardi de 11 à 21 heures, du mercredi au dimanche de 11 à 19 heures, fermé le lundi. Jusqu’au 29 avril.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série