Au musée de la Vie romantique, « Visages de l’effroi - Violence et fantastique de David à Delacroix » montre, avec une centaine de tableaux, sculptures et dessins, la part obscure du romantisme fantastique en France. Au fil du XIXe, cet art s’inspire des héros de l’antiquité célébrés par les néoclassiques (« la Mort de Vittelius »), des horreurs de la Terreur avec la guillotine qui mutile les corps, des abus de l’athéisme, des guerres napoléoniennes, de faits-divers de la Restauration relayés par le développement de la presse (l’affaire Fualdès, qui a inspiré Géricault) ; et de la littérature occulte et imaginaire, voire morbide, de Shakespeare (Delacroix), Walter Scott (Signol), Victor Hugo, James Macpherson « (le mythe d’Ossian », d’Ingres), Dante (« Ugolin » et « Paolo et Francesca »). Un parcours sombre pour ce romantisme, parfois violent, qui triomphe au salon de 1827 avec Delacroix, Boulanger et Devaria.
Le BAL, espace d’exposition dédié à l’image-document, présente, pour quelques jours encore, « Dust/ Histoires de poussière, d’après Man Ray et Marcel Duchamp ». En 1920, Man Ray photographie dans l’atelier de Marcel Duchamp une plaque de verre recouverte volontairement de poussière, une étape vers « la Mariée mise à nu par ses célibataires » connue comme « le Grand Verre » (1915-1923), œuvre emblématique de l’artiste. Elle est publiée en 1922 comme « Vue prise d’un aéroplane » par Man Ray et en 1964 avec la signature des 2 artistes sous le titre « Élevage de poussière ». Choisies par le commissaire David Campany, 150 œuvres (Sophie Ristelhueber, Gerhard Richter, Jeff Wall…) questionnent avec beaucoup de pertinence la lecture d’une œuvre, « l’exploration du temps, la rencontre avec le hasard, la coïncidence entre photographie, sculpture et performance, l’ambivalence des origines, l’infiniment lointain et l’infiniment grand », selon les termes de la directrice du lieu, Diane Dufour.
Puis au musée de la Roche-sur-Yon du 19 mars au 19 juin.
– Le BAL, jusqu’au 31 janvier. Tél. 01.44.70.75.50, www.le-bal.fr.
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