NOMADES, les artistes contemporains ne sont plus définis par leur pays d’origine et, pour eux, la Méditerranée est symbole d’identité, d’émigration, de déracinement, de citoyenneté, d’histoire, de spirituel. Trente-neuf d’entre eux, de réputation internationale, questionnent des identités plurielles en exposant « leur mer » autour des thèmes du voyage, de l’exil, du déplacement et de l’histoire au présent.
Souvenir nostalgique dans la vidéo d’Adrian Paci, « The Visitors », avec l’accueil des invités à une noce dans son Albanie natale. Identité mouvante avec Orlan dans « Repère(s) mutant(s) ». Les nouveaux migrants arrivant à Marseille sont présentés par leur photo d’identité devant le drapeau de leurs pays d’origine associé à celui de la France. Inventaire photographique des jardins méditerranéens pour Jean-Luc Moulène, qui en fait des lieux intemporels auxquels il associe des sculptures, « Nœuds soufflés », en forme de crâne comme des vanités. Lien tissé entre le présent et le passé avec Youssef Nabil, qui poursuit dans les sites emblématiques de Marseille sa série d’autoportraits en djellaba sur des tirages argentiques recolorés selon la tradition des affiches de cinéma égyptiennes.
Surprise du voyage pour Mounir Fatmi : en route pour New York, en 1941, Claude Lévi-strauss rencontre André Breton lors d’une escale à Casablanca. Fragilité de l’homme pour Taysir Batniji, avec « l’Homme ne vit pas seulement de pain », lorsqu’il inscrit les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme lettre par lettre sur des savons de Marseille, matériau hautement périssable ! Enfermement pour la Palestinienne Mona Hatoum avec « Cellule », masse de verre, qui, pleine d’espoir, veut désespérément sortir d’une cage métallique. Dénonciation de la violence faite aux femmes en Égypte pour Lara Baladi avec une imposante ceinture de chasteté en fer forgé, « la Liberté viendra ».
Javier Perez confronte le charnel et le spirituel, l’impur et le sacré dans « Virgo Mater », sculpture d’une Vierge enceinte faite de résine et boyau de porc desséché. Kader Attia voit l’architecture comme un instrument de pouvoir, juxtaposant celle d’Alger et celles de Le Corbusier et Pouillon à Marseille. Wael Shawky met en scène avec des marionnettes les complots aussi bien musulmans que chrétiens qui ont suivi la prise de Jérusalem par les Croisés en 1099. Et aussi, entre autres, Sarkis et la fuite du temps, Akram Zaatari, le désir et le désamour, Hrair Sarkissian et le devenir des Tukun, ces Arméniens convertis à l’Islam pour échapper au génocide de 1915 qui retrouvent aujourd’hui leurs racines...
Friche Belle de Mai (tél. 04.95.04.95.95, www.mp2013.fr), du mardi au dimanche de 13 à 19 heures, le vendredi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 31 mars.
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Spécial Vacances d’été
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