Une année pour l’art et la création

L’ANNÉE est découpée en 3 parties. « Marseille-Provence accueille le monde », jusqu’en mai, est centré sur l’hospitalité, le mélange des cultures, le rapport à l’autre. Pendant l’été, « Marseille-Provence à ciel ouvert » mettra l’accent sur les relations à la nature, les parcours entre les villes, les spectacles et concerts en plein air. À partir de septembre, « Marseille-Provence aux mille visages » célébrera l’art de vivre, les histoires vraies de Méditerranée, la jeunesse, avec quelques figures emblématiques, Averroès, Albert Camus, Le Corbusier, Pasolini, Penone, Pistoletto.

De nouveaux espaces ont été créés, d’autres rénovés. À Marseille, le grand chantier Euroméditerranée a commencé dans les années 1990, avec l’aménagement du port et de deux lieux emblématiques situés côte à côte : la Villa Méditerranée, réalisée par Stefano Boeri, 5 niveaux dont 2 en sous-sol et un surplomb, qui ouvrira en mars ; et le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de Méditerranée, construit par Rudy Ricciotti, qui ouvrira en juin. Le nouveau bâtiment du FRAC (fonds régional d’art contemporain), réalisé par Kengo Kuma, va animer les 900 œuvres de sa collection ; l’exposition inaugurale, « La Fabrique des possibles », est visible jusqu’au 1^er avril. Même architecte pour le Conservatoire de musique d’Aix-en-Provence, dont l’ouverture est prévue pour septembre. Les grands musées marseillais ont été rénovés. Le palais Longchamp pour les beaux-arts, le musée d’Histoire de Marseille et le château Borelli, qui devient le musée des Arts décoratifs, de la Mode et de la Faïence (ouverture en juin).

Marseille veut rester une ville populaire mais changer d’image. La région Provence-Côte d’Azur, riche de ses 1,8 million d’habitants, espère attirer 10 millions de touristes par an. Les investissements financiers et humains sont à la hauteur. Il restera aux communes à poursuivre leur travail ensemble et à faire vivre tous ces lieux. Lille 2004 demeure dans toutes les têtes le modèle à suivre.

*À voir actuellement

Le hangar J1, mis à disposition par le Grand Port maritime, présente, dans une architecture de conteneurs, « Méditerranées, Des grandes cités d’hier aux hommes d’aujourd’hui », jusqu’au 18 mai. Un voyage en 11 étapes sur les traces d’Ulysse depuis Troie associe des objets d’art à des vidéos dans lesquelles les habitants racontent leur Méditerranée.

À la Vieille Charité, dans la chapelle baroque, chef-d’œuvre de l’architecte Puget, jusqu’au 15 avril, « le Trésor des Marseillais », une reconstitution numérique du temple offert aux dieux grecs à Delphes au V^e siècle avant JC et la présentation de ses vestiges. Dans le même lieu, le photographe tchèque Josef Koudelka présente pour la première fois « Vestiges », ses images panoramiques de sites archéologiques gréco-romains du bassin méditerranéen, qu’il a commencé à réaliser il y plus de 20 ans et qui célèbrent la naissance de l’Europe et de ses valeurs fondatrices.

La Friche de la Belle de Mai, dédiée aux arts visuels et aux spectacles vivants, inaugure avec la Tour-Panorama, un nouvel espace pour l’art contemporain avec l’exposition « Ici, Ailleurs », jusqu’au 31 mars : une quarantaine d’artistes méditerranéens s’interrogent sur les notions de territoire, d’identité, de citoyennetés plurielles.

La fondation privée Regards de Provence s’installe dans l’ancienne station sanitaire construite par Fernand Pouillon en 1948 et célèbre jusqu’au 12 mai la mémoire du lieu, porte d’entrée obligatoire des voyageurs et immigrants. À voir en bas, la salle des étuves restaurées. Et en cadeau pour les Marseillais, « Détournement de Canebière », un trompe-l’œil sur la façade du palais de la Bourse qui dévie la célèbre avenue. De quoi perdre ses repères.

Aix-en-Provence investit l’art contemporain international avec, dans la ville, « L’Art à l’endroit » : 14 artistes interviennent jusqu’au 17 février sur le civisme, la culture, la sociabilité et le spirituel. Au musée Granet, ils viennent de 15 pays pour dialoguer jusqu’au 13 avril dans un parcours commun sur le thème surréaliste des « Cadavres exquis », chacun réagissant à l’intervention de celui qui le précède.

À Aubagne, à la chapelle des Pénitents noirs, « Mappings », exposition monographique de Mona Hatoun, explore l’errance, la guerre et son identité de femme. La ville est aussi la première étape d’« Ulysses », itinéraire d’art contemporain conçu par le FRAC, avec 6 escales réparties sur toute l’année.

* Les grandes expositions à venir

– Du 15 février au 19 mai, « Matta, du surréalisme à l’histoire », au musée Cantini, à Marseille.

– Du 6 avril au 1^er septembre, « Rodin, la lumière de l’Antique », au musée départemental Arles antique.

– Du 13 juin au 13 octobre, « Le Grand Atelier du Midi », les chefs-d’œuvre peints en Provence de l’impressionnisme à l’abstraction, de Van Gogh à Bonnard au Palais Longchamp, à Marseille, et de Cézanne à Matisse au musée Granet, à Aix (du 13 juin au 13 octobre).

– Du 11 octobre au 12 janvier 2014, « Le Corbusier et la question du brutalisme », au J1, à Marseille.

Informations : www.mp2013.fr.