ARRIVÉ À PARIS en 1861, encouragé par son ami de collège aixois Émile Zola, Paul Cézanne veut devenir artiste. Au Louvre, il copie Rembrandt (« Bethsabée »), Delacroix, auquel il dédie une « Apothéose ». Il s’inscrit à l’Académie suisse, où il se lie avec Pissarro et Guillaumin. Avec ce dernier, il se confronte au même motif, la Seine à Bercy, mais déjà il affirme sa différence, une touche abrupte et des couleurs franches. Même indépendance dans ses représentations de la ville, dont il peindra peu de toile (« les Toits de Paris ») et ne retient que le vide. Les années 1870/1882 sont marquées par ses séjours à Auvers, Pontoise et Melun avec Pissaro, Guillaumin et le Dr Gachet ; ils travaillent ensemble, en plein air, avec la touche divisée de l’impressionniste. Mais, très vite, il s’en écarte pour construire ses motifs par la couleur (« le Pont de Maincy »).
Refusé par les salons académiques, Cézanne supporte mal ces échecs et s’isole, malgré le soutien financier et public de Zola. À son roman « Nana », il répond avec « Femme nue (Leda II) », qui illustre les recherches commencées avec « la Tentation de saint Antoine » (1870 et 1877). Mais le peintre raté de « l’Œuvre » signera la rupture entre les deux hommes et Cézanne crée à partir de ses tableaux érotiques une nouvelle expression de son art, les baigneuses.
Les années 1990 voient sa reconnaissance. Elles sont marquées par les natures mortes, les fameuses pommes (90 tableaux au total) et les portraits, qui se prêtent, comme le plein air, à ses recherches sur la composition, les volumes et la couleur. Mme Cézanne, impassible, devait comme les pommes rester immobile, Victor Choquet, son premier collectionneur, Ambroise Vollard, son marchand après le décès du père Tanguy. Il choisit les bords de Marne et la forêt de Fontainebleau pour ses toiles dans les tons verts et bleus apaisés, pour exprimer « le silence » de la nature. Les touches fragmentées isolées de « Bords d’une rivière » de son dernier séjour en 1905 marquent son refus de passer à l’abstraction. Cela n’empêchera pas Picasso de reconnaître en lui « notre père à tous ».
« Cézanne et Paris », musée du Luxembourg (www.muséeduluxembourg.fr), de 9 à 22 heures du vendredi au lundi (et tous les jours de vacances scolaires) et de 10 à 20 heures du mardi au jeudi. Fermé le 25 décembre, fermeture à 18 heures les 24 et 31 décembre et 1er janvier. Jusqu’au 26 février.
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