L’AUTODIDACTE Eugène Atget (1857-1927) a photographié Paris toute sa vie. À Carnavalet, 230 épreuves réalisées entre 1898 et 1927, en provenance du fonds du musée, de l’album constitué pour le surréaliste Man Ray et des tirages de son contemporain Emmanuel Pottier, dévoilent le grand intérêt pour le vieux Paris au début du XXe siècle. Cette démarche documentaire et la modernité de ses prises de vue font d’Atget un précurseur.
Orphelin très jeune, Atget réalise dés 1888 en province des « documents pour artiste », qui devaient servir de modèle. Dix ans plus tard, ses séries « l’Art dans le vieux Paris », « Paris Pittoresque » intéressent le musée Carnavalet (qui acquerra jusqu’à 9 000 tirages) et la Bibliothèque nationale. Ce seront ses principaux clients jusqu’à la fin de sa vie. Il utilise les techniques du XIXe (chambre à soufflet, papier albuminé viré à l’or) et adopte une démarche systématique par thème pour inventorier le passé. Il choisit les petits métiers, les boutiques et les étalages, dont il illustre la diversité et qu’il sait en voie de disparition. C’est une approche mélancolique qu’il élit pour la Seine et les jardins parisiens. Il s’attache aux rues vides, à leurs perspectives, aux infimes détails et intérieurs des hôtels particuliers, loin de ceux de la Belle Époque.
Dans les années 1920, Man Ray, son voisin, entre autres photographes, est fasciné par ses cadrages et compositions « modernes », il lui achète 43 tirages. Mais c’est son assistante, l’Américaine Bérénice Abbott (1898-1991) qui s’enthousiasme pour ses travaux. Atget devient sa référence, elle achète après sa mort une grande partie de son œuvre, qu’elle n’aura de cesse de faire connaître et qu’elle vendra en 1968 au musée d’Art Moderne de New York. Ainsi commence sa reconnaissance internationale.
Musée Carnavalet (23, rue de Sévigné, 3e, tél. 01.44.59.58.58, www.carnavalet.paris.fr), du mardi au dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 29 juillet.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série