LE PETIT d’homme naît, on le sait, singulièrement démuni par rapport à l’animal. Mais, très vite, il est happé par le symbolique, il parlera parce qu’on lui a parlé. Inséré dans un groupe, il se construira de manière collective en intégrant (ou rejetant) les idéaux ou interdits d’une collectivité.
Scrutant notre mal hexagonal, l’ouvrage de Jean-Claude Liaudet révèle sa richesse et sa complexité, car il se construit sur plusieurs axes : hypothèse d’un parallélisme entre individu et groupe, entre troubles personnels et collectifs, utilisation de concepts freudiens mais surtout lacaniens pour rendre compte de la structuration de la personnalité : réel, imaginaire, symbolique.
De quoi souffre le « sujet France », se demande l’auteur, qui l’examine au travers des idéaux-types de son histoire : biblique, républicain ou libéral. Si l’idéal biblique est dogmatique, écrasant et paternaliste, le républicain promet amour fraternel et solidarité. Le moment libéral favorise un idéal de gain financier et de jouissances matérielles illimités et débouche sur les impasses actuelles : souffrance au travail, anxiété et dépression.
Utilisant des catégories un peu trop nombreuses, l’ouvrage, écrit dans un style vif, présuppose parfois ce qu’il faudrait démontrer : la psyché collective existe-t-elle vraiment ? Comment s’accommode-t-elle de l’individualisme frondeur des Français ? Et, de façon générale, n’impute-t-on pas à un type social notre éternelle difficulté à exercer le métier de vivre ?
Jean-Claude Liaudet, « la Névrose française », Odile Jacob, 290 p., 22,90 euros.
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