De bon matin, la luminosité estivale éclaire la vallée. La végétation vert tendre danse jusqu’aux flancs secrets de la haute montagne. Sous l’éclat des premiers rayons de soleil, le Mont-Blanc s’habille de rose. L’Aiguille du Midi opte, avant la tombée de la nuit, pour la même teinte auréolée de pourpre. La montagne enchante et obsède.
Au XVIIIe siècle, les « cristalliers », premiers alpinistes par nécessité, osent s’aventurer dans la montagne. Ils dénichent les entrées des fours à cristaux et rapportent quartz et fluorine. Ce royaume minéral et sauvage exerce une réelle fascination. En 1741, les Anglais Richard Pococke et William Windham tombent sous le charme du « maître-glacier ». Ils le baptisent « mer de glace ». Leurs récits enthousiastes ouvrent dès le milieu du XVIIIe la voie au tourisme alpin.
La Mer de Glace déroule sur 7 km sa combinaison zébrée : la glace estivale maculée suivie chaque saison de glace hivernale propre. Ces stries sombres et claires déterminent le nombre d’années écoulées depuis un point donné. Ce sont les bandes de Forbes, nom du scientifique écossais qui les a étudiées vers 1841.
Personne n’échappe à la fascination du Mont-Blanc. Ainsi Goethe, grand collectionneur de minéraux, Max Linder, qui rencontre sa future épouse à Chamonix, ou Méliès, qui y fait son voyage de noces et y réalise en 1897 un court métrage, « Passage dangereux au Mont-Blanc ». Randonneuse avertie, Georges Sand est l’une des premières femmes membres du Club alpin français ; elle fait scandale dans la vallée habillée en homme et fumant sa pipe. Mary Shelley découvre la Mer de Glace à 19 ans et y situe une scène de son « Frankenstein ». Le minuscule musée du Grand Hôtel de Montenvers, merveille de charme insolite et atypique, rend à ces amateurs célèbres un petit hommage argentique.
Rail en altitude
Longtemps on a accédé au plus grand glacier de France à dos de mulet. Depuis 1909, l’ascension vers la Mer de Glace se fait par le train à crémaillère du Montenvers. Le parcours est magnifié par de longilignes épicéas accrochés aux parois montagneuses vaillamment traversées par le robuste petit train. On peut tenter le voyage d'antan, avec visite de la Grotte de glace, du Glacorium et déjeuner au Grand Hôtel du Montenvers.
Encore plus ancien, au départ de Saint-Gervais les Bains-Le Fayet, le Mont-Blanc Express fait le lien entre les villages de la vallée. Chaque station révèle un attrait de la région. Celle des Gorges de la Diosaz, à Servoz, est d’une infinie beauté. Des sentiers à même la roche et des passerelles suspendues conduisent à 7 cascades dans un site sauvage.
Sur la même ligne, le parc animalier du Merlet est une autre étape, incontournable pour la découverte de la faune de montagne. Le génie de cet ancien alpage, à 1 500 m d’altitude, est de favoriser la proximité avec le monde animal. Les daims font les yeux doux et broutent consciencieusement. Les cerfs, fiers comme Artaban, scrutent les majestueuses cimes aux neiges éternelles. Mouflons, bouquetins, chamois et marmottes s’abritent à l’ombre des mélèzes et autres résineux dont les racines s’enlacent. Aux heures plus fraîches, les animaux caracolent dans les herbes folles. La flore n’est pas en reste. Elle colore avec éclat tout le paysage alpin. Ce décor de carte postale est difficile à quitter.
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