NÉ EN HONGRIE, arrivé à Paris en 1948 après une formation aux Beaux-Arts de Budapest, Simon Hantaï adhère au surréalisme, qu’il interprète avec des toiles cloisonnées et des ossements intégrés à des créatures hybrides (« Femelle Miroir II »). De 1955 à 1957, il adopte la peinture gestuelle, qui le conduira à expérimenter les petites touches, un grand moment de l’exposition. « Écriture rose » renvoie à Pollock, avec ses couches superposées d’écriture à l’encre, et « À Galla Placidia » au ciel étoilé en mosaïque du mausolée de Ravenne.
La rupture des années 1960 est totale, c’est un hymne à la couleur et une nouvelle manière d’envisager la peinture. Le plus souvent sur de grands formats, la toile est pliée, et seules les parties accessibles sont peintes. Au dépliage, « la lumière a l’air de venir dans la couleur de par derrière, sur le mode d’un vitrail », comme le dit Dominique Fourcade. Ainsi se succéderont des séries qui dépendront du mode de pliage et qui font une place à la surprise, à l’aléatoire. Pour les « Mariales » (1960-1962), la toile n’est que froissée, peinte puis dépliée, et les parties en réserve à nouveau peintes, avec des variantes de couleurs et d’éclaboussures. « Catamurons », en 1963, du nom d’une maison de location à Varengeville-sur-mer, fait alterner pliures, froissures et peintures. Avec « Panses » (1964-1965), les nœuds ajoutés donnent des formes flottant dans l’espace. À partir de « Meuns » (1967-1968), le blanc de la toile prend une place importante, les formes y sont plus complexes et les couleurs diluées. Dans « Études et Blancs » (1973-1974), le blanc des pliures dialogue en proportions égales avec une seule couleur pour devenir prédominant au milieu de formes colorées fragmentées. Les « Tabulas » monochromes des dix années suivantes se font par pliage en carrés ou en rectangles sur de très grands formats.
Après sa consécration à la Biennale de Venise en 1982, Hantaï se retire. Il découpe alors d’anciennes « Tabulas », dont les fragments deviennent à leur tour des œuvres à part entière, les « Laissées ».
Le pliage, qui n’aurait pu être qu’une technique, permet à Hantaï de repenser la forme et la couleur en développant une œuvre foisonnante, poétique, un peu à la manière de Matisse, qui sculptait ses gouaches en les découpant.
Centre Pompidou (tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr), tous les jours, sauf le mardi, de 11 à 21 heures. Jusqu’au 2 septembre
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