ILS SONT TOUS LÀ, Monet, Boudin, Renoir, Sisley, Caillebotte, Seurat…, autour du reflet. Ce n’est pas le miroir de l’eau cher à Narcisse, se laissant dépérir de ne pouvoir saisir son image, qui est ici évoqué, mais son effet. Et comment la quête du reflet va mener jusqu’à l’insaisissable. L’exposition « Éblouissants reflets » réunit ainsi 100 chefs-d’œuvre impressionnistes en provenance des plus grandes collections nationales et internationales.
Tout commence avec les Pays-Bas. Les cieux et l’eau sont au cœur de la peinture de paysage du XVIIe hollandais et, dans cette tradition, la venue au Havre du peintre Jongkind, dans les années 1860, apporte ce savoir de ciel large et miroir d’eau. Sa rencontre avec Boudin et Monet est déterminante et c’est aux Pays-Bas que, dix ans plus tard, Monet expérimente la fragmentation de la touche et ses effets atmosphériques.
Les débuts de la photographie ont aussi un impact très important sur les artistes. Les marines normandes entre ciel et mer de Gustave Legray, équilibrées grâce à l’usage de deux négatifs différents, font sensation à Londres en 1856. Marville, lui, maîtrise les lumières et les reflets avec ses subtils tirages. Les vues stéréoscopiques instantanées et les documents photographiques effectués en pleine nature pour les artistes par Cuvelier, Famin, Quinet sont utilisées par les peintres pour leurs paysages. Ainsi naît l’impressionnisme, avec « Impression soleil levant », présenté à la première exposition du groupe en 1874.
Les bateaux-ateliers de Daubigny et de Monet permettent le travail en plein air. La recherche d’instantanéité et la modernité de l’époque s’exposent avec les loisirs campagnards et le développement des transports et des ponts. Le reflet est toujours présent. Il finira par être le seul sujet du tableau dans les nymphéas de Monet et par se confondre avec le motif chez Cézanne, jusqu’à tendre à l’abstraction.
Musée des Beaux-Arts (Esplanade Marcel Duchamp, tél. 02.35.71.28.40, www.eblouissantsreflets.fr) : tous les jours sauf le mardi de 9 à 19 heures (le mercredi de 11 à 22 heures en mai, juin et septembre, de 9 à 22 heures en juillet et août). Jusqu’au 30 septembre.
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