Cinéma
Si vous n’avez pas encore vu « The Grand Budapest Hotel », la fantaisie Mitteleuropa de Wes Anderson, pleine d’inventions scénaristiques et visuelles originales et savoureuses, vous avez encore le temps, mais ne le manquez pas. Vous pourrez aussi cette semaine, retourner en août 1944 avec « Diplomatie », de Volker Schlöndorff, pour savoir comment le consul suédois Raoul Nordling réussit à convaincre le général von Choltitz, gouverneur du Grand Paris, de ne pas détruire la capitale, en dépit de l’ordre d’Hitler – la scène est imaginaire mais les deux hommes se connaissaient et ont parlé du sort de Paris ; avec André Dussollier et Niels Arestrup, qui ont repris leurs rôles de la pièce de Cyril Gély. Beaucoup plus loin encore dans le temps, « 300 : la naissance d’un Empire », deuxième opus adapté des bandes dessinées de Frank Miller, met en scène en 3D et grand spectacle l’affrontement des Grecs de Thémistocle et des Perses de Xerxès. On peut préférer l’intimisme des histoires de couple. À l’anglaise, avec « Un week-end à Paris », de Roger Michell, avec Jim Broadbent et Lindsay Duncan. À la française, avec « Arrête ou je continue », de Sophie Fillières, avec Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric.
Mais qui, sinon Bergman, a analysé avec le plus de justesse l’amour et le couple ? « Scènes de la vie conjugale », tourné en 1973, est l’un des 7 films de la rétrospective consacrée au maître suédois, dont, selon Olivier Assayas, « la grandeur est tout entière dans sa compréhension vertigineuse de l’humain ». Sept films présentés pour la première fois au cinéma en version restaurée. Dans l’ordre chronologique de leur réalisation : « Sourires d’une nuit d’été » (1955), le plus léger, marivaudage grinçant au sein de la bourgeoisie suédoise des années 1900 ; « le Septième sceau » (1957), dans lequel le grand Max von Sydow, chevalier de retour des Croisades, joue aux échecs avec la Mort ; « les Fraises sauvages » (1957), le bilan de vie, en forme de rêve, d’un brillant médecin joué par Victor Sjöstrom ; « la Source » (1960), adaptation d’une ballade nordique dans laquelle une adolescente est violée et assassinée ; « Persona » (1966), le plus énigmatique, sur une comédienne perturbée et son infirmière installée sur l’île de Färo, si chère à Bergman ; « Scènes de la vie conjugale », donc, à l’origine série télévisée, vingt ans de la vie d’un couple qui se déchire, avec Liv Ullmann, qui fut la compagne du cinéaste, et Erland Josephson ; et, last but not least, « Sonate d’automne » (1978), les retrouvailles houleuses d’une mère pianiste et de sa fille, qui s’occupe de sa sœur, handicapée mentale, un face-à-face de haute volée entre Ingrid Bergman et Liv Ullmann.
Les sept films font partie de la rétrospective Bergman proposée par l’Institut Lumière, à Lyon, jusqu’au 8 avril. Six d’entre eux sont aussi édités en éditions Blu-Ray et DVD Collector (StudioCanal) : « les Fraises sauvages », « la Source » et « Persona » sont déjà disponibles, « Sourires d’une nuit d’été », « Scènes de la vie conjugale », « Sonate d’automne » le seront à partir du 29 avril. « Il a fait les plus beaux plans du monde parce qu’il sait tout du visage de l’acteur », disait quant à lui Patrice Chéreau.
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