C’est grâce à ses médecins que l’œuvre d’Aloïse Corbaz (1886-1964), exposée au LAM, nous est connue. À la suite d’une déception amoureuse, elle quitte la Suisse pour devenir gouvernante à Potsdam, à la cour de Guillaume II, mais, au bout d’une année, suite à des troubles psychiques, sa famille la rapatrie et l’interne. Elle commence alors à écrire et à dessiner, aux crayons de couleur ou à la craie, des couples amoureux, des personnages célèbres côtoyés ou évoqués à la cour impériale, des figures religieuses, dont, pour certaines, elle s’était éprise. C’est ce qui l’aidera à vivre.
Dès les années 1920, son psychiatre, Hans Steck, collectionne ses dessins. En 1951, elle remet au Dr Jacqueline Porret-Forel « le Cloisonné de théâtre », sa grande œuvre, qui regroupe toutes ses inspirations. Une frise de 14 m de long, très colorée – « Le rouge est bon pour les schizophrènes » –, foisonnante, joyeuse, peuplée de ses personnages, auxquels elle ajoute des princesses, des fêtes. L’exposition présente aussi ses écrits et 150 dessins. Jean Dubuffet voyait dans son œuvre « la pulsation proprement féminine ».
Des œuvres au scanner
Dans la tradition des premières radiographies sur les momies égyptiennes en 1896 et des techniques utilisées pour la restauration des tableaux, le musée du Quai Branly s’est doté d’un système de traitement des images 3D issues du scanner pour explorer ses collections. Une petite exposition-dossier présente les résultats des premières recherches, autour d’une dizaine d’œuvres. Ainsi des objets rituels de la culture niksi d’Afrique centrale, dont la structure interne est aussi importante que l’extérieur. Décor de graines et sachet en cuir dans un récipient magique. Cornes d’antilope dans le boli (fétiche) zoomorphe du Mali, qui capte l’énergie vitale. Épis et pièces de monnaie qui accompagnent un enfant de 5 ans dans le fardo, paquet funéraire pour son dernier voyage.
Pour les commissaires, ces découvertes « posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses mais en dévoilant sa structure, elles éclairent l’histoire de l’objet ». En revanche, certaines images trouvent vite une application concrète. L’identification des zones de fragilité d’un masque kanak a permis de le présenter au mieux. L’analyse de céramiques différentes d’un personnage maya a confirmé sa structure ancienne.
Musée du Quai Branly, du mardi au dimanche de 11 à 19 heures, jeudi, vendredi et samedi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 17 mai. Tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly.fr.
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