Art
Réunissant une centaine d’œuvres, conservées pour la plupart au Philadelphia Museum of Arts, le parcours, chronologique, démarre avec l’engagement artistique de Duchamp à l’occasion d’une visite au Salon d’automne de 1905. Il y découvre Matisse, à l’origine de ses toiles fauves, « l’Olympia » de Manet, qui détermine son gout pour l’érotisme, et les toiles de Böcklin, qui lui font rejeter la peinture « rétinienne ». Le thème de la mariée est très vite présent, avec le jeu de massacre de Nini Patte en l’air des fêtes foraines et les films sur le déshabillage de la mariée. Après le symbolisme, les noirs de Redon, ce sont les sciences et la technique qui l’inspirent : la radiologie pour un halo électrique dans ses toiles, le cinétisme et les chronophotographies de Jules Marey pour son « Nu descendant un escalier ».
Proche de ses frères cubistes, Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon, il reprend du premier l’association du texte et de l’image, pour ses jeux de mots triviaux, et du deuxième le cubo-futurisme de son cheval. Il regroupe mouvement, mécanique et sexe dans les pions « Nus Vites » de ses jeux d’échecs.
Désapprouvé par le groupe cubiste, il se met en retrait et avant son départ aux États-Unis, en juin 1915, travaille à la bibliothèque Sainte-Geneviève, où il approfondit les mathématiques et commence, avec « la Broyeuse de chocolat », à travailler au « Grand Verre », où figurera « la Mariée mise à nu par ses célibataires ». Déclarée inachevée en 1923 sans aucune explication iconographique ou esthétique, cette œuvre achève sa réputation d’iconoclaste après l’urinoir et « L.H.O.O.Q. », la Joconde grimée. « Je voulais remettre la peinture au service de l’esprit », dira-t-il plus tard. C’est peut-être pour cela qu’il avait choisi l’œuvre emblématique de Léonard de Vinci et qu’il mettra plus tard une réplique de toutes ses toiles dans « la Boîte-en-valise », véritable musée portatif. À la veille de sa mort il s’inspire pour ses gravures de Cranach, Ingres, Courbet, Rodin. Une preuve supplémentaire de son ambivalence vis-à-vis de la peinture.
Centre Pompidou, tous les jours sauf le mardi de 11 à 21 heures. Jusqu’au 5 janvier. Tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr.
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