VICTIME des modes – l’impressionnisme, le surréalisme, les courants modernistes, etc. -, le symbolisme bénéficie depuis quelques années d’un regain de faveur opportun. L’exposition du musée Paul Dini rassemble une trentaine d’artistes symbolistes – peintres, dessinateurs, graveurs, illustrateurs et sculpteurs – couvrant la période de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Tous ont œuvré dans la région de Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Grenoble. La réunion de ces artistes donne la mesure de l’influence qu’ils vont avoir sur la peinture du XXe siècle. Le symbolisme puise à des sources multiples (néoclassicisme, romantisme, orientalisme). Les artistes symbolistes rejettent le réalisme et le naturalisme et s’inspirent notamment des poèmes mystérieux et des correspondances de Baudelaire. Le mouvement trouve une vitalité particulière à Lyon, sous l’influence du retour au mysticisme qu’on observe déjà dans la première moitié du XIXe siècle.
Ainsi prend forme peu à peu un univers propre aux artistes symbolistes, né de leurs visions esthétique et spirituelle, univers proche de l’utopie et inspiré de références allégoriques ou mythologiques et de valeurs morales. Louis Janmot, immergé dans l’idéalisme dès 1835, imagine un cycle délicat et magnifiquement équilibré, « le Poème de l’âme ». Paul Borel conçoit de nombreux décors d’édifices religieux dans la région lyonnaise (Ars, Oullins, Saint-Paul à Lyon...). Et bien sûr Pierre Puvis de Chavannes, qui, à Lyon, au musée des Beaux-Arts, réalise le décor de l’escalier, sous le titre « le Bois sacré cher aux Arts et aux muses » (1884- 1886), une composition peuplée de lignes harmonieuses, de tons pâles et nuancés, baignée d’une délicate et discrète lumière. Puvis influencera durablement d’autres peintres de la région lyonnaise : Alexandre Séon, le « symboliste-idéiste », ou Claude Dalbanne et ses tumultueuses Parques, que l’on remarquera dans l’exposition. Citons également Maurice Chabas, peintre de chevalet et d’art monumental, célèbre pour ses toiles méditatives, aux couleurs presque immatérielles.
Il n’y aura pas à proprement parler d’école Puvis de Chavannes. Mais ce grand artiste et les symbolistes diffuseront involontairement et confusément leur influence sur les nabis (Maurice Denis) et sur les plus grands peintres du XXe siècle : Gauguin, Matisse, Van Gogh, Picasso etc… Les symbolistes, en allant « au-delà de la réalité », contribuèrent à leur manière au sacre de la peinture moderne.
Musée Paul Dini, 2, place Flaubert, tél. 04.74.68.33.70. Tlj sauf lundi et mardi, de 10 heures à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 heures ; samedi et dimanche, de 14 h 30 à 18 heures. . Jusqu’au 13 février.
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