Élisabeth Louise Vigée Le Brun est à plusieurs titres exceptionnelle. Elle est l’un des plus grands peintres de son temps, membre de l’Académie royale de peinture, choisie par la reine Marie-Antoinette pour réaliser ses portraits et toujours en cour sous la Monarchie de Juillet quelque cinquante ans plus tard. Elle est aussi une femme indépendante, qui, à la Révolution, émigre et parcourt pendant douze ans avec sa fille les cours européennes.
Son père, pastelliste de renom, lui donne les premiers rudiments de peinture, complétés par une formation supervisée par les académiciens Joseph Vernet et Gabriel-François Doyen. Son premier portrait officiel de Marie-Antoinette lui apporte la notoriété auprès de la famille royale et de la cour. Avec son mari Jean-Baptiste Le Brun, peintre, restaurateur et marchand d’art, qui sera très actif pour le Museum national, futur Louvre, au moment de la Révolution, elle fréquente l’élite parisienne.
Ses portraits, féminins, masculins (Hubert Robert, comte de Calonne) et enfantins (portrait de l’artiste avec sa fille, dit « la Tendresse maternelle »), rencontrent un grand succès. Souvent esquissés dans un premier temps au pastel, ils sont appréciés pour leur vivacité, le choix de l’attitude, le rendu des carnations et le chatoiement des tissus aux couleurs souvent contrastées, avec une prédilection pour le noir.
Dans les cours d’Europe
En 1789, elle est donc obligée de s’exiler et sa réputation, les retrouvailles avec certains membres de la cour, alliées à ses grandes capacités de séduction au service de son talent, lui assurent le succès dans les différents cours d’Europe. À Rome, elle est accueillie à l’Académie de France, avant d’être appelée à la cour de Naples (« Portrait de Lady Hamilton en Ariane et Sybille »). En Autriche, elle retrouve la famille Polignac, dont elle avait fait les portraits en France et elle élargit son cercle à la grande société russe, qu’elle retrouvera à Saint-Pétersbourg, où, dès son arrivée, elle est présentée à Catherine II. De retour à Paris en 1802, elle réalise un portrait de Caroline Murat, poursuit ceux de l’aristocratie européenne et voyage en Angleterre, où elle est aussi très bien accueillie. Son salon est très recherché, encore plus après le retour des Bourbons, où plane le souvenir de Louis XVI. Ses portraits suivent les modes vestimentaires mais gardent toujours leur éclat alors que, pour son plaisir, elle s’adonne au paysage en plein air.
Cette rétrospective, qui ira à New York (Metropolitan Muséum) et à Ottawa (musée des Beaux-Arts du Canada), illustre le portrait à la française dans ses années de transition, dans ce qu’il a de plus raffiné.
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