Picasso réalise sa première sculpture en 1902, un petit modelage d’une femme assise, auquel succéderont deux portraits de sa compagne Fernande, le premier en 1906 évoquant le non finito de Rodin, le second en 1909 inspiré du cubisme analytique. « Fondues », un tirage de la dernière, est acheté par Alfred Stieglitz et présentée en 1911 à l’Armory Show à New York. Contrairement à une idée reçue, les sculptures de Picasso étaient connues dès ses débuts.
Après des tailles en bois inspirées de sculptures primitives qu’il collectionnait, le verre d’absinthe présent dans ses tableaux cubistes est modelé en cire et fondu en 6 épreuves, chacune peinte de motifs différents. Dans les années 1920, plusieurs projets à la mémoire d’Apollinaire seront refusés, les premiers biomorphiques, d’autres en fil de fer – le vide répond au « Une profonde statue en rien, comme la poésie et la gloire » dans « le Poète assassiné ».
« Tête de femme », présenté, avec « Guernica », à l’exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937, à Paris, reflète l'activité prolifique de l'artiste dans les années 1930 à Boisgeloup, inspiré par sa compagne Marie-Thérèse Walter.
À Vallauris, à la fin des années 1940, ce sont des objets de récupération qui sont à l’origine de ses sculptures « encyclopédiques » en plâtre, « la Guenon et son petit », « la Petite Fille sautant à la corde », réalisée avec des paniers en osier, de la céramique et des moules à gâteau, tous fondus par Valsuani.
Retour à la couleur dans les années 1950 avec « la Grue » et la « Liseuse », qui font jouer ombres et lumières ou animent les personnages. Les baigneurs réalisés en bois et divers matériaux détournés (pieds de lit, manches à balai) sont fondus en bronze et scénographiés autour d’un bassin imaginaire. Ces sculptures planes ouvrent la voie aux tôles pliées et peintes à partir de dessins sur papier. Chaque pièce devient originale. Suivront les papiers découpés, repris en tôles à l’échelle par le forgeron Tiola puis agrandis. Elles sont alors peintes ou évoluent, telle la « Femme au plateau et à la sébile » qui devient une « Femme à l’enfant ».
La dernière étape de ces séries est illustrée par « la Femme aux bras écartés », une sculpture monumentale en béton gravé qui accède à l’espace public grâce à Carl Nesjar. Elle est aujourd’hui au LaM, à Villeneuve d’Asq.
Pour Picasso toutes ces étapes reflétaient au mieux le « mouvement de sa pensée ».
– Musée Picasso Paris, tous les jours sauf le lundi de 11 h 30 à 18 heures, samedi et dimanche à partir de 9 h 30. Jusqu’au 28 août. Tél. 01.85.56.00.36, www.museepicassoparis.fr.
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