ARTS - Les expos de l’été (2)

Photographes, peintres, sculpteurs

Publié le 16/07/2012
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Crédit photo : DR

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Crédit photo : RMN/H. LEWANDOWSKI

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : ADAGP

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Crédit photo : KOUDELKA/MAGNUM PHOTOS

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Crédit photo : ADAGP

Arles : Rencontres de la photo

Soixante expositions, des stages, des conférences, des soirées au théâtre antique pour une manifestation centrée sur l’École nationale supérieure de la photographie, qui fête ses 30 ans. Avec ses diplômés, entre autres Valérie Jouve, Olivier Metzger, les enseignants fondateurs Alain Desvergnes, Christian Milovanoff et Arnaud Claasses, et des expositions organisées par d’anciens élèves, comme « Laboratoire des premières fois » (de la photolithographie, de l’autochrome des frères Lumière, de la photo instantanée, de la terre vue du ciel…) et « Mannequin, le corps de la mode ». Et aussi le Tchèque Josef Koudelka, avec les 109 photographies de son fameux livre sur les gitans (photo), le cinéaste israélien Amos Gitaï, la collection de photographies latino-américaine du XXe siècle de Jan Mulder.

www.rencontres-arles.com, tous les jours de 10 à 20 heures. Jusqu’au 23 septembre.

Nice, Biot, Vallauris : Exils, réminiscences et nouveaux mondes

Avec 3 451 larmes de béton suspendues à des fils d’acier que Melik Ohanian, né à Lyon en 1969, évoque dans « Concrete Tears » les 3 451 kilomètres que les survivants arméniens ont parcourus après le génocide de 1915 d’Erevan à Paris. L’expérience de l’exil est illustrée autour de Chagall, Picasso et Léger. Attiré par Paris, capitale des arts, au début du XXe siècle, Chagall demeure dans la tradition juive et russe de son enfance et Picasso n’oublie pas les tauromachies espagnoles. La culture de la patrie d’origine sera toujours présente chez Brancusi, Brauner, Kandinsky, Masson, Miró, Hantaï (photo). D’autres ont voulu, comme Léger, parti aux États-Unis de 1940 à 1945, aller de l’avant et se construire dans l’exil en s’imprégnant d’un nouvel univers. Il en est ainsi d’Arp, Magnelli Mondrian, Freundlich, Laslo Moholy-Nagy, Albers ou Schwitters. Une réflexion artistique sur l’exil et la condition d’exilé.

Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes : musée Chagall à Nice (www.musee-chagall.fr), musée Léger à Biot (www.fernandleger.fr), musée Picasso à Vallauris (www.musee-picasso-vallauris.fr). Jusqu’au 8 octobre.

Saint-Tropez : de Daumier à Giacometti, la sculpture des peintres

Rares sont les artistes, tel Giacometti, dont on se demande s’ils sont plutôt peintres ou sculpteurs. Le plus souvent, c’est pour enrichir leur travail pictural que les peintres s’essaient à la sculpture. Les bustes des « Parlementaires » de Daumier sont le point de départ de ses caricatures, tout comme son Ratapoil. Degas sculpte pour lui-même en cire ou en terre à la recherche de « plus d’expression, plus d’ardeur, plus de vie ». Renoir, à la fin de sa vie, dans une quête de monumentalité et immobilisé par une polyarthrite, donne des dessins à son praticien qui les moule dans la glaise. Gauguin, à la recherche du primitif et du sauvage, taille directement dans la matière, ce que fera aussi Kirchner. Les Nabis Bonnard et Vallotton modèlent des nus pour leurs recherches sur l’aplat en peinture. Matisse « fait de la sculpture comme un peintre » pour y trouver des solutions picturales. Derain et Chabaud mettent en volume la géométrie. Braque adopte une approche frontale tandis que Picasso explore tous les supports. Arp recherche une forme de poésie. On peut voir dans ces explorations des peintres un avant-goût de la création contemporaine protéiforme.

L’Annonciade (tél. 04.94.17.84.10, www.saint-tropez.fr), tous les jours en juillet et août de 10 à 12 et de 14 à 18 heures. Jusqu’au 8 octobre.

Chalon-sur-Saône : Studio Blumenfeld, New York, 1941-1960

Erwin Blumenfeld (1897-1969) fuit Berlin pour Paris, où il participe au mouvement Dada, puis, en 1941, pour les États-Unis, où il devient, après la guerre, le photographe de mode le plus célèbre de sa génération, travaillant pour « Harper’s Bazaar » puis « Vogue ». Tiraillé par sa vocation artistique, inspiré par les grands maitres Manet, Vermeer, il dit faire entrer « l’art en contrebande » dans son studio. Il met en scène produits de beauté, vêtements et accessoires dans des positions et cadrages audacieux. Fragmentation cubiste d’un visage, photomontage, solarisation de ses amis surréalistes, association de positif, négatif et diapositive, il ne laisse rien au hasard et maquille lui-même ses mannequins. C’est un grand coloriste et les 100 tirages modernes issus de ses plans-films restaurés par le laboratoire du musée Nicéphore Niépce redonnent aux images leurs couleurs d’origine.

Musée Nicéphore Niépce (tél. 03.85.48.41.98, www.museeniepce.com), tous les jours sauf le mardi de 10 à 18 heures en en juillet et août. Jusqu’au 16 septembre

Lille : Babel

Depuis sa première représentation par Brueghel le Vieux en 1563, Babel inspire les artistes. À Lille, 85 œuvres contemporaines témoignent de la permanence du mythe. La représentation en spirale menant au ciel (John Isaacs, Gilles Barbier, Wolfe Von Lenkiewicz, Éric de Ville…), le gigantisme poursuivi par les cathédrales et les tours contemporaines de plus en plus hautes (Wim Delvoye), les premières ruines des chantiers interrompus pour raisons économiques (Florian Joye et Maxime Dufour), le monde tentaculaire dans les BD de Jean-François Rauzier et de Vik Muniz, la construction et décomposition pour Anselm Kiefer (photo), le refus de la langue unique dans la pyramide de 15 000 livres de Jakob Gautel. Un manifeste contre la volonté de puissance.

Palais des Beaux-Arts de Lille (tél. 03.20.06.78.00, www.pba-lille.fr), lundi de 14 à 18 heures et du mercredi au dimanche de 10 à 18 heures. Jusqu’au 14 janvier 2013.

Nancy : Jean Prouvé

Nancy ancre Jean Prouvé (1901-1984) dans la ville. Autour de sa maison (photo), le plus grand témoignage de son œuvre, de son atelier et de son usine à Maxéville, où il produit des structures démontables, du mobilier en série puis des maisons nomades qui répondent aux contraintes économiques de la reconstruction, des espaces permanents consacrés à ses réalisations sont aménagés aux musées des Beaux-Arts et de l’Histoire du fer. Un parcours urbain permet de mettre en valeur l’importance de son œuvre dans l’agglomération. Quatre expositions temporaires présentent le ferronnier (la maison tropicale) au musée de l’École de Nancy, l’humaniste au musée Lorrain, le constructeur au musée des Beaux-Arts et le designer aux galeries Poirel.

www.jeanprouvenancy2012.com. Jusqu’au 28 octobre.

CAROLINE CHAINE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9153