Art
Charles Lansiaux (1855-1939), coupeur de verre et photographe autodidacte, décide, dès août 1914, de photographier Paris pendant la guerre avec des plaques sèches et son appareil portatif. Il réalise 1 000 clichés, qu’il date et annote avant de les vendre à la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
L’appel des mobilisés et l’enregistrement des volontaires : ceux qui partent croisent les Belges et les réfugiés du nord de la France. Les rues et parcs d’attraction sont déserts. Les boutiques dont le nom a une consonance germanique sont saccagées ; mieux vaut inscrire en devanture « Patrons et employés sous les drapeaux. Vive la France ! » La défense s’organise, avec des barricades et des remparts de branchage aux portes de la ville. L’approvisionnement des marchés est encore bon, ce qui n’empêche pas les salaisons et les stocks de conserves.
La bataille de la Marne sauve la capitale. Une nouvelle vie s’installe, sans hommes et sans crédit. Les femmes sont au travail, manutentionnaires, employées de la poste ou de la SNCF, tandis que les enfants jouent à la guerre ou participent à la Journée des Poilus. La solidarité s’installe grâce à des associations bénévoles. Croix verte pour le secours aux blessés, repas gratuits offerts par MM de Rothschild frères. Les secours aux blessés s’organisent, le Cirque de Paris et le Grand Palais accueillent les réfugiés, on trouve des béquilles à la foire à la ferraille. Au milieu des dégâts des bombardements, on se précipite à la recherche d’informations au siège du journal « le Matin », dans les gares, devant les palissades. Et les commentaires vont bon train aux terrasses des cafés, où des femmes en grand deuil sont attablées.
Ces 200 tirages inédits montrent un quotidien des Parisiens peu héroïque, loin de la cruauté de la guerre, des 4 millions de morts et disparus, des 3 millions et demi de blessés, des 15 000 gueules cassées, des 600 000 invalides et des 300 000 mutilés ou amputés. Cette vie très documentée, à l’opposé des horreurs du front, n’avait pu jusqu’à ce jour être exposée. Seul le temps et le travail de l’histoire pouvaient remettre ces documents à leur juste place.
De très nombreux événements sont organisés pour commémorer le conflit de 14-18, la Mission du Centenaire en a labellisé un millier, qu’on peut découvrir sur le site centenaire.org.
Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (22, rue Malher, 4e, tél. 01.44.78.80.50), du mardi au dimanche de 13 à 19 heures, le jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 15 juin.
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