EMMANUELLE BERCOT, 45 ans, actrice (récemment dans « Polisse »), réalisatrice (« Backstage »), avait depuis longtemps un désir. Celui de filmer Catherine Deneuve, qui, dit-elle, « comme beaucoup de gens de ma génération, fait partie de ma vie ». Elle a écrit le film pour elle, avec l’idée de la lancer sur les routes, de la voir « traverser des décors dans lesquels on avait peu l’habitude de la montrer au cinéma ».
Comme son titre le suggère, « Elle s’en va » est donc un road-movie, genre qui, souligne la cinéaste, ne s’intéresse qu’exceptionnellement à des personnages d’un certain âge (sauf celui d’« Une histoire vraie », de David Lynch, relève-t-elle). « L’âge est un sujet qui m’angoisse », confesse Emmanuelle Bercot, qui a voulu, avec ce scénario concocté avec Jérôme Tonnerre, répondre à cette inquiétude : « Je l’ai probablement écrit autant pour me rassurer que pour donner de l’espoir à ceux qui n’en auraient pas. »
Au début, ce n’est pas très rassurant. Betty, sexagénaire, mène une vie peu excitante entre son envahissante mère, chez qui elle vit, et le restaurant familial dont elle s’occupe, en difficulté financière ; un soir, elle apprend la trahison de son amant et part faire un tour en voiture. La voici sur des petites routes de la France profonde, où elle ne rencontre que des êtres solitaires et/ou paumés, dans des villages perdus ou des bars de bout du monde. On craint le pire, ce réalisme grisâtre qu’affectionnent certains cinéastes français, incompatible avec l’énergie intérieure que diffuse Deneuve. Et puis l’histoire s’étoffe, la fantaisie pointe et, malgré les incompatibilités familiales mises en scène, la légèreté est autorisée.
Il va de soi que pour apprécier le film, il faut aimer Catherine Deneuve, qui est de quasiment tous les plans. Elle parvient à faire croire à son personnage de femme banale – ex-reine de beauté, tout de même – et égoïste qui parvient à mieux regarder ceux qui sont autour d’elle. Mais Claude Gensac, Gérard Garouste, Camille, le jeune Nemo Schiffman (fils d’Emmanuelle Bercot) et les non professionnels qui lui donnent la réplique sont plus que des faire-valoir.
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