LE CINÉASTE québécois Jean-Marc Vallée avait séduit en 2005 par l’originalité de son 2e long métrage, « C.R.A.Z.Y ». Après le plus classique « Victoria : les jeunes années d’une reine », en 2009, il livre un curieux récit qui met en résonance deux histoires, deux lieux, deux époques.
D’un côté de l’Atlantique, à Montréal aujourd’hui, un DJ très demandé qui a quitté sa femme, amour de sa jeunesse et mère de ses deux filles, pour une nouvelle passion. De l’autre, à Paris en 1960, une coiffeuse, abandonnée par son mari, qui sacrifie tout à son fils trisomique. Lien entre les deux, une musique. Celle qui a inspiré le cinéaste et qui donne son titre au film, « Café de Flore », un morceau composé en 2000 par Matthew Herbert à la demande du célèbre établissement de Saint-Germain-des-Prés et qui a connu des versions électro, jazz, piano-accordéon.
L’autre lien revendiqué est celui de l’amour : l’amour nouveau et épanoui, l’ancien qui ne veut pas mourir, l’amour absolu de la mère pour son fils, celui non moins exigeant, du garçon pour sa petite camarade également trisomique (une vision du handicap moins consensuelle et beaucoup plus âpre que celle d’« Intouchables »).
Et puis il y a l’ébauche d’une autre explication de ces allers-retours permanents du film entre Montréal et un Paris ancien recréé avec un faux réalisme. Tout en décrivant avec justesse les désarrois de ses personnages, Jean-Marc Vallée ouvre la piste d’un certain irrationnel, qui peut laisser le spectateur perplexe.
Entre le mélo parisien et la comédie dramatique canadienne, l’émotion se perd parfois en chemin. C’est un peu dommage car Jean-Marc Vallée a beaucoup d’imagination et le sens de l’image, sans oublier celui de la musique. On est peut-être aussi déstabilisé, côté français, par l’utilisation de Vanessa Paradis (la mère courage) dans ce rôle exigeant qui lui ôte toute grâce – ce qui ne l’empêche pas de le tenir avec talent. Côté québécois, on découvrira dans sa première expérience au cinéma le chanteur, à succès dans son pays, Kevin Parent.
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