PARIS
Artiste abstraite et métaphorique à l’œuvre protéiforme, Monique Frydman ne cesse d’enchanter, d’interroger et d’enrichir ceux qui contemplent son travail. Elle est à la fois poète et artisan. Le Passage de Retz propose de découvrir un ensemble de ses peintures récentes ainsi qu’une sculpture. Dans ses toiles, l’artiste utilise les matières comme une magicienne : elle mêle les pigments et les liants pour concevoir des aplats de couleurs sombres (magnifiques « Dames de nage » qui ouvrent l’exposition), ou utilise la tarlatane (un textile indien) pour réaliser une sorte de damier coloré, ou bien fait exploser les couleurs dans des peintures en hommage à Bonnard, aux tonalités solaires et lumineuses, ou encore dessine des figures qui s’entrelacent (ficelles, lignes courbes, serpents abstraits). La place importante qu’elle accorde au vide, la liberté de son geste et son écriture graphique font de Monique Frydman une artiste à part, aux œuvres énigmatiques, qui inspirent un certain recueillement.
Passage de Retz, 9, rue Charlot, 3e, tél.01.48.04.37.99. Jusqu’au 12 juin.
Marc Riboud
« La beauté est partout », a dit un jour le photographe Marc Riboud. Elle se trouve en tout cas dans ses images débordantes de grâce et de vie, qui sont exposées actuellement à la galerie Polka. Cette dernière consacre un accrochage à l’artiste sous le titre « Liberté, égalité, féminité », des thèmes chers au photographe. Ce voyageur infatigable a parcouru la planète dans tous les sens, pendant soixante ans, contemplant intensément les sujets et les humains qui s’offraient à lui, et son objectif s’arrêta volontiers sur les femmes. La fantaisie, la cocasserie envahissent chacune de ses œuvres. La sensibilité surtout. Il se réjouit d’un rien, multiplie les clins d’œil… Il a traqué la beauté et l’étrangeté de la vie, les fantaisies et les drames de l’Histoire, partout, de l’Afrique noire à l’Union soviétique, du Cambodge à l’Algérie. Riboud, ou « l’instinct de l’instant ».
Polka Galerie, Cour de Venise, 12 rue Saint-Gilles 3e, tél. 01.71.20.54.97. Jusqu’au 21 mai.
À voir aussi : « Marc Riboud. Angkor », Galerie Camera Obscura, 14e, tél. 01.45.45.67.08. Jusqu’au 7 mai
PONTOISE
Camille Pissarro, impressions gravées
Paul Cézanne voyait en Camille Pissarro (1830-1903) « un père ». « C’était un homme à consulter, ajoutait-il, et quelque chose comme le bon Dieu. » Il est vrai que l’influence de Pissarro sur l’impressionnisme et les mouvements d’avant-garde du début du XXe siècle fut grande. Le peintre résida à Pontoise de 1872 à 1882. De cette période, on connaît surtout les peintures, mais l’on sait moins que la gravure fût aussi le domaine de prédilection de l’artiste. Il réalisa une centaine d’estampes durant ces années passées dans le Val-d’Oise. D’une grande douceur, ces eaux-fortes se fixent sur les détails de la nature bucolique et paisible, sur les paysages, les sous-bois, les villages traditionnels, les jardins, les scènes pittoresques…
Musée Camille Pissarro, 17, rue du Château, tél. 01.30.38.02.40. Jusqu’au 3 juillet
VILLENEUVE-D’ASCQ
Adolf Wölfli Univers
L’art brut ? « Des productions artistiques dues à des personnes obscures, et présentant un caractère spécial d’intervention personnelle, de spontanéité, de liberté à l’égard des conventions et des idées reçues… », selon la définition donnée en 1949 par la Compagnie de l’art brut, deux ans après la création de ce mouvement par Jean Dubuffet et André Breton. Adolf Wölfi (1864-1930) répond bien à ces caractéristiques. Il fut interné vers l’âge de 30 ans dans un hôpital psychiatrique à Berne. Il développa alors une œuvre unique, sorte d’autofiction sous forme de cahiers, de dessins, de collages, de textes, de poésie, de musique et de calculs… Artiste autodidacte, Wölfi créa, hors des chapelles, des cosmogonies délirantes, des collages imaginaires, des « voyages d’exploration à travers le monde », des poésies sonores, complexes. Une œuvre violente, souvent dérangeante, mais fascinante.
LaM. Lille Métropole Musée d’art moderne d’art contemporain et d’art brut, 1 allée du Musée, tél. 03.20.19.68.68. Jusqu’au 3 juillet.
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