Une trentenaire parisienne veut retrouver sa mère biologique, qui a accouché sous X dans la région de Dunkerque. Son couple en crise, elle part s’y installer pour mieux poursuivre ses recherches. Le hasard va s’en mêler. Oonie Lecomte, née en Corée et elle-même adoptée, signe avec Agnès de Sacy (coscénariste de Valeria Bruni Tedeschi et Zabou Breitman, entre autres) un scénario qui frôle parfois l’invraisemblable mais cerne bien, sans explications ni lourds dialogues, les états d’âme des personnages.
La très bonne idée du film, outre le choix de ses interprètes, est de faire de l’héroïne une kinésithérapeute. Beaucoup est dit dans le rapport des corps, les mains qui dénouent les tensions, les bras qui bercent. Montrant sans fausse pudeur son corps vieillissant, Anne Benoît dévoile ainsi courageusement, au propre comme au figuré, les failles de cette femme solitaire qui nie avoir eu un enfant. Face à une Céline Sallette toute de retenue, d’intériorité et d’intelligence.
Au passage, le film effleure les questions du racisme, de la laïcité et de l’identité et brosse le portrait d’une ville, reconstruite après la guerre puis meurtrie par la crise industrielle. Quant au titre, qui résume l’une des données profondes de l’histoire, il vient de la lettre d’André Breton à sa fille dans « l’Amour fou ». Belle référence pour un film sensible.
Et aussi cette semaine
Le nouveau film de Quentin Tarantino, « les Huit Salopards » (interdit aux moins de 12 ans avec avertissement) est un western tourné dans un format panoramique ancien (Ultra Panavision 70 mm) qui impose un entracte, soit trois heures de projection (mais la plupart des cinémas diffusent en numérique une version un peu plus courte) ; il réunit dans une auberge, lors d’une tempête de neige, quelques années après la guerre de Sécession, un chasseur de primes (Kurt Russel), sa prisonnière (Jennifer Jason Leigh), un ex-soldat nordiste, le shérif et quatre personnages énigmatiques (dont Bruce Dern et Tim Roth). À signaler aussi, côté américain, « Janis », documentaire sur Janis Joplin. Côté français, « la Fille du patron », premier long métrage de l’acteur Olivier Loustau, coproduit par Julie Gayet, histoire d’amour entre le chef d’atelier d’une équipe de tricoteurs (Loustau lui-même) et la fille du patron (Christa Théret), comédie sociale sur un monde ouvrier en voie de disparition, tournée à Roanne dans une usine condamnée à la fermeture. Et aussi « Arrêtez-moi là », de Gilles Bannier d’après le roman de Ian Levison, avec Reda Kateb en chauffeur de taxi de Nice accusé à tort après la disparition d’une cliente.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série