Art
Né dans une famille catholique, Robert Mapplethorpe (1946-1989) préfère une formation d’art plastique à celle de militaire souhaitée par son père. Après quelques compositions surréalistes, il se consacre dès le début des années 1970 à la photo. Autoportraits, puis portraits d’hommes, le plus souvent noirs, et sadomasochisme homosexuel. C’est une ligne pure, des formes découpées et une certaine grâce que l’on retrouve aussi bien avec ses modèles que dans les sculptures classiques gréco-romaines qu’il photographie.
Sa référence est Michel Ange. « Je cherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs. » Les natures mortes de fleurs s’apparentent alors aux détails anatomiques et aux pénis. La rigueur du style contraste avec les images sadomasochistes présentées dans une salle à part de l’exposition, réservée aux plus de 18 ans. Deux femmes sont présentes. Un regard tendre pour Patti Smith, avec qui il s’installe à 21 ans pour quelque temps, et une vision plastique pour Lisa Lyon, première championne de bodybuilding. Il y a aussi les portraits de ses contemporains (Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Yoko Ono, Keith Haring…), qui complètent l’image du New York des années 1970-1980.
La même passion que Rodin
Avec Rodin, même passion pour les corps, les hommes pour l’un, les femmes pour l’autre, et couples homosexuels pour les deux. Harmonie des formes et attention au grain de la peau avec la ligne pure pour le premier et la trace de création pour le second. Théâtralisation du modèle dans les contrastes des ombres et des lumières et parfois l’utilisation de drapés. Association d’éléments disparates (fleurs et sexes, tête de femme émergeant d’un vase). Détails ou fragments de corps érigés en œuvre (pieds). Érotisme à fleur de peau (pénis dans tous leurs états et sexes féminins du sculpteur). Rodin, une fois encore, relève le défi de la modernité.
Esthète, militant contre l’homophobie et le séparatisme noir, Mapplethorpe ne retient de ses années de libération sexuelle que la séduction des corps et la magie du sexe. « Si vous le canalisez bien, il y a plus d’énergie dans le sexe que dans l’art. ». Le sida, dont lui et ses amis sont victimes, est absent, sauf, peut-être, dans son dernier autoportrait à la canne à tête de mort.
Grand Palais (tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr), tous les jours, sauf le mardi, de 10 à 22 heures, dimanche et lundi jusqu’à 20 heures; jusqu’au 13 juillet . Musée Rodin (tél. 01.44.18.61.10, www.musee-rodin.fr), tous les jours, sauf le lundi, de 10 heures à 17 h 45, le mercredi jusqu’à 20 h 45 ; jusqu’au 21 septembre. Billet jumelé pour les 2 expositions en accès coupe-file.
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