« Paul Klee, l’ironie à l’œuvre » : avec 230 œuvres provenant du Zentrum Paul Klee, à Berne, et de collections internationales, la thématique de l'ironie donne des clés pour comprendre comment cet artiste indépendant, figure majeure du XXe siècle, passe de la figuration à l’abstraction en s’inspirant des courants du siècle pour aussitôt les remettre en question.
Tout commence lors du voyage de Paul Klee en Italie, après ses études à Munich. Fasciné par la culture antique, il veut garder un point de vue critique et la considère comme dépassée. « L’Ange de l’histoire » symbolise sa démarche : son regard va vers les ruines du passé mais le progrès l’entraîne vers l’avenir inévitable.
De retour d'Italie, le peintre allemand se rapproche du Blaue Reiter puis du cubisme et engage de nouvelles recherches picturales, qu’il développe lors d'un voyage en Tunisie, en 1914, où il découvre la couleur. Dans un style proche des dessins d’enfants, il laisse apparaître le processus de création des œuvres et en découpe certaines pour les rendre autonomes ou les associer. La création vient alors de la destruction.
Les chemins de la création
Après la guerre, le contact avec les dadaïstes, à Zurich, lui inspire des machines. Enseignant à l’école du Bauhaus, qui associe dans le constructivisme l’art et technique, il dénonce la perte de vitalité de l’homme du fait de l’industrialisation, avec des pantins hybrides et des marionnettes. L’axe central d’inspiration constructiviste de « Chemin principal et Chemins secondaires » est bordé de routes irrégulières, qui symbolisent les divers chemins de la création.
C’est ainsi que ses voyages et lectures le portent vers les arts primitifs et non occidentaux. Portrait du Fayoum, mosaïques anciennes, art rupestre sont réinterprétés dans une matérialité qui évoque le temps passé. En découvrant le surréalisme de Picasso, en 1932, il en reprend les formes féminines et biomorphes.
À la fin de 1933, Paul Klee s'exile en Suisse. Son angoisse de la montée du nazisme et du développement de la sclérodermie qui raidit ses gestes, se manifeste par des motifs hachés ou au contraire enfantins. Les silhouettes en forme de croix gammée de « Danses sous l’empire de la peur » sont réalisées avec une grande économie de moyen. « L’art ne reproduit pas le visible, mais il rend visible », disait-il. Le compositeur Pierre Boulez voyait dans l’insoumission de Klee, lui aussi musicien, sa façon de poser simultanément « le principe et la transgression du principe ».
Centre Pompidou, tous les jours sauf le mardi de 11 à 21 heures. Jusqu’au 1er août. Tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
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