LICHTENSTEIN est connu surtout pour ses représentations de bandes dessinées. L’exposition du centre Pompidou montre qu’il va bien au-delà : à la fois sculpteur, céramiste et passionné d’estampes, il dialogue avec les grands maîtres de la peinture moderne et se découvre classique dans son approche du nu, du paysage et de la nature morte.
Officier en France pendant la guerre, après des études d’art et des postes d’enseignant dans différentes universités, il adhère au pop art (pop pour populaire) dès ses débuts dans les années 1960. Un art reflet de la société de consommation, avec les pionniers Richard Hamilton, Andy Warhol, Jasper Johns, Robert Rauschenberg. Ils puisent leurs images dans le quotidien.
En choisissant de transposer dans sa peinture les éléments caractéristiques du graphisme commercial, des bandes dessinées et de la publicité, il définit sa méthode et choisit des « couleurs de supermarché », jaune, bleu, rouge, associées au noir et blanc. Les points réalisés au pochoir sont décoratifs, informatifs, prolongent la palette de couleur ou soulignent que l’image est un faux. Très vite, il expérimente différents matériaux, l’émail, les plastiques (« Landscapes »), la céramique et les techniques, l’estampe et la sculpture, qui est pour lui « une espèce de peinture découpée ».
Dialogue avec les maîtres.
Après les histoires de guerre et les portraits de femmes chargés d’émotion (« Girls’ Romances » et « Secret Hearts »), Lichtenstein entame une réflexion sur l’acte de peindre et un dialogue avec les maîtres et les différents courants artistiques. Le tableau est pensé comme un objet (« Mirrors », « Stretcher Frames », miroirs et châssis) et le coup de pinceau (« Brushstrokes ») oscille entre figuration et abstraction.
Puis il reprend les œuvres emblématiques de Monet, Picasso, Matisse, Léger, Brancusi, Mondrian, en simplifiant les formes et les couleurs. Sans parodie, « pas telles qu’elles apparaissaient, mais telles qu’on pouvait les percevoir ». Dans la série des « Ateliers de Matisse », il place les motifs chers au peintre, la danse, et ses propres tableaux. Puis, dans les années 1990, il se découvre classique, avec ses premiers nus au traitement unifié, « si peu réalistes que le fait de les utiliser soulignait le fossé entre la réalité et les conventions artistiques ». Dans ses derniers paysages inspirés des peintures chinoises, les contours disparaissent, les points sont gradués, place à la méditation.
Dans ce parcours thématique et chronologique, de la bande dessinée à une certaine spiritualité, Lichtenstein dépasse les idées reçues sur le pop art et porte un regard distancié sur ses sujets et la création artistique.
Centre Georges Pompidou (tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr), tous les jours sauf le mardi, de 11 à 21 heures. Jusqu’au 4 novembre.
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