ATIQ RAHIMI, qui a fui l’Afghanistan en 1984, a connu Kaboul quand la ville comptait une dizaine de cinémas, avec tapis rouge à l’entrée. Pour lui, le cinéma est un langage universel et « un formidable moyen d’ouverture sur le monde ». Et s’il a choisi de passer à l’écriture, après plusieurs documentaires sur son pays d’origine, il a aussi adapté, avant « Syngué Sabour », son premier roman, « Terre et cendres » (2004).
Syngué Sabour, c’est la pierre de patience, cette pierre magique à laquelle on confie ses secrets et ses souffrances, jusqu’à ce qu’elle éclate. Pour la femme qui est au cœur du récit, c’est son mari plongé dans le coma, alors qu’une guerre fratricide ravage la ville. Peu à peu, en lui parlant, elle se libère, fait surgir souvenirs, secrets, désirs. Pour autant, le film n’est pas un huis-clos. Des combattants surgissent dans la pauvre maison ou la jeune femme sort, à la recherche de sa tante, qui va lui servir aussi de conseillère.
Atiq Rahimi compose de belles images, qui semblent parfois sorties d’un tableau, accompagnant poétiquement la parole qui est le sujet de son film, dont il a écrit le scénario avec Jean-Claude Carrière. Golshifteh Farahani a la lourde tâche de dire ce riche et subtil monologue et de l’incarner. La comédienne – qui a quitté l’Iran il y a quatre ans, au moment de « Mensonges d’état », et n’y retourne pas de crainte de ne plus pouvoir en sortir – accumule les rôles de femmes en quête d’émancipation. Dans celui-là, elle est magnifique, et ce n’est pas seulement une question de beauté.
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