PARIS
C’est en rentrant avec Manet et Baudelaire des funérailles de Delacroix (1798-1863) que Fantin-Latour se lance dans un hommage pictural au maître. Autour de son buste, il représente la relève, sept artistes qui admirent sa liberté de touche et ses couleurs flamboyantes, Manet, Cordier, Whistler, Legros, Bracquemond, Balleroy et lui-même, et trois critiques, Duranty, Champfleury et Baudelaire. Il ne faut pas y voir une filiation, comme on l’a longtemps cru, entre le romantisme de Delacroix et les jeunes impressionnistes, que le peintre avait en peu d’estime, mais un manifeste contre la tradition académique qui suivit le scandale du « Déjeuner sur l’herbe de Manet », en 1863, et le Salon des refusés. Quinze ans plus tard, Fantin-Latour renouvelle son hommage avec « l’Immortalité », mais cette fois sur le mode allégorique, une femme avec une palme qui sème des fleurs sur son tombeau. Parti aussi adopté par le sculpteur Jules Dalou pour son hommage dans les jardins du Luxembourg à Paris. Delacroix est alors le symbole de la modernité.
« Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : l’hommage à Delacroix », musée Eugène-Delacroix (6, rue de Furstenberg, 6e, tél. 01.44.41.86.50, www.musee-delacroix.fr), tous les jours de 9 h 30 à 17 heures, sauf le mardi. Jusqu’au 19 mars.
L’âge d’or hollandais
En quinze ans, après des activités dans le négoce, le couple Ilone et Georges Kremer a réuni 57 œuvres du XVIIe siècle hollandais, son âge d’or. Un siècle où le pays connaît la paix, débarrassé du joug de l’Espagne, une très grande prospérité liée au commerce des Indes et l’émergence d’une riche bourgeoisie cultivée. La collection présentée se situe dans la lignée de ces marchands par sa variété. Portraits de Rembrandt et Frans Hals, nature morte de Judith Leyster, scène d’intérieurs, comme « l’Homme lisant une lettre à une femme » de Pieter de Hooch et la fameuse école des caravagesques d’Utrecht, qui s’exprime aussi bien dans le religieux, avec le très beau « Repentir de saint Pierre » de Gerrit Van Honthorst que dans le divertissement, avec le « Luthiste chantant » d’Hendrick Ter Bruggen, sans oublier les paysages et les marines aux chatoyants effets de lumière de Backhuysen.
« L’âge d’or hollandais - la collection Kremer », Pinacothèque de Paris (8, rue Vignon, Paris 75009, tél. 01.42.68.02.01). Tous les jours de 10 h 30 à 18 h 30, nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 25 mars.
BORDEAUX
L’art de vivre sous le Second Empire
Après avoir été président de la Deuxième République, Louis Napoléon Bonaparte annonce à Bordeaux, le 9 octobre 1852, il y a 150 ans, le rétablissement de l’empire. Pour célébrer l’événement, 170 œuvres d’art en provenance du château de Fontainebleau recréent le mode de vie du couple impérial. Ils y ont reçu, entre mai et juillet, par séries d’une semaine, entre 40 et 50 personnes de 1852 à 1868. L’exposition met en scène les appartements privés et les lieux de réception. Meubles et objets d’art évoquent le fumoir, le musée chinois, un appartement des invités, le théâtre et le boudoir de Marie-Antoinette, reine pour laquelle Eugénie avait une grande admiration. Une présentation du style Napoléon III dit éclectique pour ses emprunts aux différentes périodes de l’histoire.
« Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau : l’art de vivre sous le Second Empire », musée des Arts décoratifs de Bordeaux
(tél. 05.56.10.14 00, musad@mairie-bordeaux.fr). Jusqu’au 5 mars.
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