LES NUS témoignent de l’évolution plastique du peintre et de sa perpétuelle recherche technique. Dans l’exposition, organisée avec Le Museum of Fine Arts de Boston, les prêts de grands musées internationaux et de nombreux pastels peu montrés en raison de leur fragilité sont présentés avec quelques tableaux de ses contemporains, Caillebotte, Gerveix, Manet, Rodin et même Picasso et Matisse. Ils dévoilent sa profonde originalité.
Avec une formation classique, Degas acquiert une rigueur dans le dessin mais porte une grande attention aux gestes (« Petites filles spartiates provoquant des garçons », 1860-1862). Se destinant à être peintre d’histoire (« Scène de guerre au Moyen Âge », 1863-1865), il s’inspire des corps de Delacroix, d’Ingres et de Goya et des fresques de Puvis de Chavannes pour la composition et un rendu mat. Au « Viol inquiétant » de 1868 succède le réalisme des maisons closes. De grasses prostituées aux corps déformés sont mises en scène seules ou avec leurs clients dans de petits monotypes (impression sur papier d’un dessin réalisé sur une plaque de métal).
Des nus peu exposés du vivant de Degas, considérés comme des exercices. Ils se transforment dans de grands nus sensuels dans l’intimité de la toilette. Leurs fonds sombres rappellent les estampes hollandaises du XVIIe siècle mais il obtient de nouveaux effets en gommant la plaque, tirant une contre-épreuve ou en rehaussant de pastel une deuxième épreuve. À la dernière exposition impressionniste de 1886, où il présente « le Tub » et « Femme s’habillant », le pastel triomphe et ses hachures donnent un rendu naturaliste aux courbes voluptueuses des corps et aux chaires nacrées. Les modelages de cire et son intérêt pour la chronophotographie qui décompose les mouvements lui permettent à la fin de sa vie alors que sa vue baisse de poursuivre sa recherche plastique. Les nus adoptent des poses acrobatiques, les formats s’agrandissent, aux hachures succèdent des fondus, les couleurs vivent explosent. On comprend la place qu’il avait dans l’avant-garde de la fin du XIXe siècle.
Musée d’Orsay, 7e (tél. 01.40.49.48.14, www.musée-orsay.fr), tous les jours sauf le lundi de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 1er juillet.
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