L’HISTOIRE commence dans les années 1960 par la rencontre entre Werner et Baselitz. Ce dernier le décide à ouvrir une galerie à Berlin pour l’exposer. Échec commercial, mais naissance d’une grande amitié et fascination pour le futur maître. Il n’y a aucune de ses œuvres dans la donation mais une présence forte, car il est le socle de cette collection. Baselitz introduit Werner auprès d’A. R. Penck, Immendorff, Lüpertz. Ces peintres-sculpteurs ont en commun une violence et une brutalité créatrice. Ils ne seront reconnus internationalement que dans les années 1980.
Entre-temps, Werner s’ouvre à d’autres formes d’art. Il a vu à Paris, au musée d’Art moderne, des œuvres de Jean Fautrier et Francis Gruber, qu’il adopte. Il expose Gaston Chaissac, Robert Filliou, Bernard Requichot, Étienne Martin, qu’il considère comme le Beuys français, et les sculptures d’André Derain. Un tiers de sa donation concerne des artistes français. Il regarde le présent avec Eugène Leroy, achète l’intégralité d’une exposition de Niele Toroni au marchand parisien Yvon Lambert et expose le Picabia d’après sa période dada et le sculpteur du début du siècle Whilhelm Lehmbruck. Dans les années 1980, il s’intéresse à des artistes plus conceptuels, comme Marcel Broodthaers, l’Américain James Lee Byars, le Danois Per Kirkeby, le chanteur de rock Don Van Vliet, reconverti à la peinture. Mais aussi à Kurt Schwitters et Sigmar Polke.
Werner a travaillé avec peu d’artistes, mais dont les œuvres sont abondantes. Il a défendu des « esprits libres » qui se sont construits dans le refus des avant-gardes des années 1960. Avec cette donation, il « voulait que cela change l’intérieur des collections du musée avec des ensembles qui fassent sens », marquant ainsi leur place dans l’histoire de l’art. Fabrice Hergott, directeur du musée d’Art moderne de Paris en a fait la sélection : « La donation Michael Werner est le plus grand enrichissement de nos collections depuis le legs du Dr Maurice Girardin en 1951, qui fut à l’origine de la création du musée. » C’est un apport considérable à la connaissance de l’art contemporain allemand.
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (tél. 01.53.67.40.00, www.mam.paris.fr ), Du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 3 mars
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