OUVERT sur le monde, le port du Havre importe du café, du coton, des épices et du bois. Reliée à Paris par le train, la ville attire une génération de jeunes entrepreneurs qui viennent y chercher fortune. « Ils sont novateurs dans leurs affaires et dans leurs goûts » , souligne Géraldine Lefebvre, commissaire scientifique de l’exposition. Tous sont des adeptes de Boudin et des impressionnistes, mais ce qu’ils veulent, c’est promouvoir – avec des expositions, des concerts et des conférences – la création contemporaine. Ils exposent et achètent des œuvres de l’année. En 1906, les rues pavoisées du Havre pour le 14 juillet représentées par Marquet et Dufy et les tableaux d’Anvers, Friesz et Braque. Membres de la commission d’achat du musée, ils y font entrer Pissarro, Monet, Bourdelle.
Chacun a pourtant ses goûts propres, Olivier Senn, d’origine suisse, dont la petite fille lèguera 200 pièces au musée de la ville, est le seul s’intéresser au néo-impressionniste et surtout à Edmond Cross. Il acquiert entre autres le « Portrait de Nini Lopez » de Renoir et, à la vente de l’atelier de Degas, 80 dessins dont 35 de jeunesse tout à fait inédits. L’Alsacien Charles-Auguste Marande se concentre sur des œuvres de choix de Monet, Renoir, Pissarro et Maufra et il est le seul à acheter une œuvre cubiste, « les Arbres à Avignon », d’André Lhote. Le Hollandais Peter van Velde, très lié à Pissarro, qu’il fait venir au Havre, collectionne les fauves, Derain, Vlaminck, Camoin et son compatriote van Dongen. Le Provençal Dusseuil préfère, aux impressionnistes, les fauves (il achète les premiers Matisse) et les intérieurs de Bonnard et Vuillard. Ils ont tous un côté intime et caché, les nus féminins qu’ils accrochent dans leurs fumoirs.
En 1910, Braque, Friesz et Dufy ont d’autres projets en tête et le marché devient plus concurrentiel. Le Cercle se dissout après avoir été un exemple exceptionnel de décentralisation de la scène artistique en France face aux salons d’Automne et des Indépendants de Paris.
Musée du Luxembourg (19, rue de Vaugirard, 6e, tél. 01.40.13.62.00, www.museeduluxembourg.fr), tous les jours de 10 heures à 19 h 30, le vendredi et le lundi jusqu’à 22 heures. Jusqu’au 6 janvier.
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