EN RUPTURE avec l’académisme ambiant, les Macchiaioli créent à Florence, dans les années 1850, un groupe rebelle dont la peinture est vouée à la lumière. Ils adopteront le nom de « tachistes » (de macchia, la tache), désignation d’abord péjorative que leur donne la critique.
Réunis au Caffè Michelangiolo, à Florence, à partir de 1855, autour du critique et mécène Diego Martelli, ils forment une communauté. Abbati, Borrani, Fattori, Signorini passent leurs étés à Castiglioncello, au bord de la mer, Lega à Piagentina, dans la campagne. Ils travaillent en plein air sur des panneaux de bois allongés qu’ils rangent dans leurs boîtes de couleurs, et peignent la lumière immuable et poétique de la Toscane grâce à leur nouvelle touche (macchia signifiant aussi esquisse), en jouant sur les clairs-obscurs.
Leurs sujets, la campagne et sa vie quotidienne, la réalité paysanne, la bourgeoisie italienne. Ce sont aussi les batailles auxquelles ils participent (Solferino, Magenta), engagés dans les guerres d’indépendance, Florence étant de 1865 à 1870 la capitale de l’Italie. Le groupe se disperse en 1870. Peu reconnus de leur temps, mais appréciés par Degas et Gustave Moreau, les Macchiaioli ne seront redécouverts que dans les années 1920, excepté Boldini, qui, comme portraitiste, rencontre le succès en France.
Avec les impressionnistes qu’ils devancent, ils partagent les mêmes recherches. L’intérêt pour la lumière, qu’ils peignent différemment, droite, franche, qui découpe les formes, sans vibrations. Inspirés par le Quattrocento, ils respectent la perspective. Précurseurs de la peinture moderne italienne, unis autant par la politique que par l’art, ils restent des poètes qui ont saisi l’essence de leur pays, avec des œuvres qui nous charment encore aujourd’hui et ont inspiré les cinéastes, tels Visconti ou Bolognini.
Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries, tél. 01.44.77.80.07, www.musee-orangerie.fr), tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai, de 9 à 18 heures. Jusqu’au 22 juillet.
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