Art
Raphael (1483-1520) a-t-il été formé dans l’atelier du Pérugin (vers 1450-1523) ou simplement appréciait-il son œuvre au point de s’en inspirer ? Avec une cinquantaine de toiles, on découvre au musée Jacquemart-André le maître dans sa diversité, celui des madones et des fresques de la chapelle Sixtine, et aussi la richesse de la peinture italienne de la fin du Quattrocento, quand tous les artistes voyagent et reprennent à leur compte les innovations de leurs collègues.
Originaire de Pérouse, Le Pérugin rapporte de Florence – de l’atelier de Verrocchio, où il rencontre Leonard de Vinci et Botticelli – le rendu du mouvement, l’expression du modèle qui donneront de la tendresse à ses Vierges et de la psychologie à ses portraits (Francesco delle Opere). De Venise, ce sera la subtilité des couleurs et l’harmonisation de la composition, qui aboutiront à ce classicisme qui se répandra dans toute l’Europe. Malgré les 10 œuvres de Raphael présentées, il reste cependant difficile d’établir une filiation et d’analyser les influences, qui pourraient être réciproques.
Montrer le désir
Au musée d’Orsay, à l’occasion du bicentenaire de la mort de Sade (1740-1814) et à l’initiative d’Annie Le Brun, grande spécialiste du marquis, c’est à une relecture de la peinture du XIXe siècle que convie l’exposition « Sade - Attaquer le soleil ». « Sade aura incité à montrer ce qu’on ne peut pas dire », la violence du désir. Ce dernier est présent en littérature et en peinture dès le XVIIe siècle, sur un mode moins explicite, dans les représentations de scènes de la Bible (Judith et Holopherne) et de la vie des saints (« Tentation de Saint Antoine »). Le XIXe franchit un pas. À commencer par le jeune Degas, qui, sous un prétexte historique, évoquer une scène de guerre au Moyen Âge, donne à voir une chasse à la femme. La violence est dans la Médée de Delacroix, le Minotaure de Rodin, « l’Enlèvement » de Cézanne. Le désir est attisé par la vertu (Ingres et sa douce Angélique) et l’érotisme des corps permet l’invention de nouvelles formes (Picasso). Cette nouvelle sensibilité sera internationale et touchera toute la création, en particulier les symbolistes, avec Gustave Moreau, l’Allemand von Stuck, le Belge Félicien Rops, l’Autrichien Alfred Kubin, l’Anglais Beardsley. Elle trouvera son apothéose avec les surréalistes, André Masson, Man Ray, André Breton.
« Attaquer le soleil » est tiré des « Cent vingt journées de Sodome » : une manière de dire que rien ne peut arrêter la pensée… Et la création !
– « Le Pérugin, maître de Raphaël », musée Jacquemart-André, tous les jours de 10 à 18 heures, lundi et samedi jusqu’à 20 h 30. Jusqu’au 19 janvier. Tél. 01.45.62.11.59, www.musée-jacquemart-andré.com.
– « Sade - Attaquer le soleil », musée d’Orsay, tous les jours, sauf le lundi, de 9 h 30 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 21 h 45. Jusqu’au 2 janvier. Tél. 01.40.49.48.14, www.musee-orsay.fr.
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