Le triomphe de la Renaissance
Le XVIe siècle, cette période d’explosion artistique inégalée, fera l’objet de remarquables manifestations, à Paris d’abord, au musée du Luxembourg, où l’on attend avec impatience l’exposition consacrée à Lucas Cranach (1472-1553), l’un des artistes majeurs de la Renaissance germanique. Trop peu connu du public, le maître sera confronté ici à ses sources d’inspiration (Dürer, les peintres des Flandres…). Son art élégant, raffiné, la sensualité de ses figures féminines, ses portraits aigus font de Cranach un peintre au génie attachant et éclatant (du 9 février au 23 mai).
À Caen, au musée des Beaux-Arts (du 19 mars au 20 juin), « L’œil et la passion. Dessins italiens de la Renaissance dans les collections privées françaises », présentera 70 feuilles rares et brillantes des plus grands artistes du XVIe florentin romain et vénitien, de Véronèse à Schiavone, en passant par Zuccaro… À compléter par « Les Clouet de Catherine de Médicis. Portraits dessinés de la cour des Valois » au musée Condé de Chantilly (du 23 mars au 27 juin), une exposition qui rassemblera une centaine de dessins d’artistes de la Renaissance ainsi qu’un florilège des fameux portraits dessinés par Jean et François Clouet, essentiellement ceux venus du fonds du musée.
L’art moderne en majesté
L’art de la fin du XIXe et du début du XXe siècles sera particulièrement bien représenté en 2011. Le musée d’Orsay accueillera sur ses cimaises l’œuvre d’Édouard Manet (1832-1883), « inventeur du moderne » (du 5 avril au 3 juillet), dans un parcours qui illustrera les audaces, l’esprit de rupture, les innovations voire les provocations de l’auteur du « Déjeuner sur l’herbe ». Quant à Odilon Redon (1840-1916), le « prince du rêve », c’est aux Galeries nationales du Grand Palais que son art mystérieux distillera ses accents symbolistes et précurseurs du surréalisme, à travers 170 peintures, pastels, fusains et dessins (du 23 mars au 20 juin). C’est en qualité de « fauve, anarchiste et mondain » que Van Dongen fera son entrée au musée d’Art moderne de la ville de Paris au printemps (du 25 mars au 17 juillet). L’exposition dévoilera un ensemble d’œuvres fauves, exotiques et mondaines du peintre des années folles, à commencer par les premières toiles au tournant des XIXe et XXe siècles.
Une belle exposition en perspective au musée de Grenoble : « Marc Chagall et l’avant-garde russe » (du 5 mars au 29 mai). Cette manifestation s’inscrit dans le cadre des projets hors-les-murs du Centre Pompidou, qui prêtera 150 peintures, sculptures, dessins et photos pour retracer, aux côtés de la figure emblématique de Chagall, les grands mouvements de la modernité russe, du néo-primitivisme au constructivisme, en passant par le langage prolifique de Kandinsky ou le suprématisme de Malevitch. Quant à Joan Miro, c’est à travers un ensemble de 80 sculptures qu’il sera célébré au musée Maillol, à Paris (du 16 mars au 31 juillet). L’œuvre en trois dimensions de l’artiste espagnol, onirique, colorée, souvent monumentale, est moins célèbre et célébrée que ses peintures.
L’art contemporain va bon train
Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris nous proposera d’abord une page rafraîchissante d’art contemporain avec l’exposition de Marc Desgrandchamps (du 13 mai au 4 septembre), un artiste sensible qui peint depuis les années 1980 des espaces entre figuration et abstraction, dans lesquels évoluent des formes mouvantes et fragmentées. L’artiste abstrait géométrique, pionnier du minimalisme François Morellet et ses « installations » feront l’objet d’une rétrospective au Centre Pompidou (du 2 mars au 4 juillet), tandis que le père des fameuses « Colonnes », Daniel Buren, sera invité par le centre Pompidou de Metz à réaliser un projet spécifique pour le musée (à partir du 16 mai). Le photographe américain Richard Prince, célèbre pour ses grandes images de cow-boys qui s’arrachent à prix d’or, prendra ses quartiers à la BNF François-Mitterrand (du 29 mars au 26 juin). Il proposera une intervention artistique à partir des collections de l’institution.
L’Orient, terre de rêves
L’Orient, source de tous les fantasmes et créations possibles, a toujours inspiré les artistes. Au XIXe siècle, les arts de l’Islam fascinent l’Europe. Tel est le thème de l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon, « Le génie de l’Orient - L’Occident moderne et les arts de l’Islam » (du 2 avril au 4 juillet), qui racontera l’engouement des voyageurs, photographes, collectionneurs ou peintres avant-gardistes pour ces arts du Levant. À Marseille, au centre de la Vieille Charité, la manifestation « L’orientalisme en Europe : de Delacroix à Matisse » (du 27 mai au 28 août) réunira 120 peintures et sculptures qui témoignent de l’attirance des peintres, entre fantasme et ethnographie, pour ces terres exotiques où sont exaltés les sens, la lumière, les couleurs. Plus près de nous, Christian Lacroix livrera sa vision de « L’Orient des femmes » au musée du Quai Branly (du 8 février au 15 mai), en présentant 150 costumes et parures traditionnels du Proche-Orient qu’il a sélectionnés.
Des thématiques éclectiques
Le Grand Palais ouvre la saison avec « Nature et idéal. Le paysage à Rome 1600-1650, Carrache, Poussin, Le Lorrain... » (du 9 mars au 6 juin), qui retracera l’histoire et la fortune de la peinture de paysage dans la capitale italienne, au début du XVIIe. Une centaine d’œuvres nous mèneront de vues idéalisées de la campagne en scènes de genre, de décors antiques en paysages lumineux… Comment représenter, comment matérialiser la pensée en peinture ? L’exposition « Portraits de la pensée » du palais des Beaux-Arts de Lille réunira une quarantaine de chefs-d’œuvre des plus grands maîtres du XVIIe siècle espagnol, italien et flamand, portraits silencieux et allégoriques, qui montrent l’invisible (du 11 mars au 14 juin).
« La vie au quotidien » selon Daumier, Steilen et Toulouse-Lautrec : c’est ce que proposera de découvrir le Palais Lumière d’Évian (du 5 février au 8 mai), avec plus de 300 œuvres, qui présenteront les filiations entre ces trois grands artistes du XIXe siècle, observateurs aigus et chroniqueurs avisés de la société de leur temps.
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