LE PHILOSOPHE Gilles Deleuze avance dans « Différence et Répétitions » que la répétition ne revient jamais à dire la même chose. C’est la clé de lecture que propose Thomas Olbricht (endocrinologue) pour cette exposition de 150 œuvres, qui ne sont qu’une partie de sa collection de 2 500 pièces, une des plus importantes d’Allemagne, exposées depuis deux ans au Me Collectors Room, une sorte de Maison rouge qu’il a créée à Berlin. Il y associe ses choix, de la Renaissance à nos jours, autour de la mort, la vanité, la guerre, la religion, le corps féminin, et son intérêt pour la science n’est pas étranger à sa collection de cabinet d’art et curiosité (Wunderkammer).
L’emblématique image de Durer, « le Chevalier, la mort et le diable » (1513) fait face à la série très étonnante série de 35 portraits de Nicholas Nixon, qui photographie chaque année, depuis 35 ans les 4 sœurs Brown. Le temps qui passe ! Moerman reprend la Lucrèce de Cranach avec des tatouages, Laurent Grasso s’approprie les primitifs flamands et italiens. Les frères Chapman s’inspirent des « Désastres de la guerre » de Goya, « l’Arbre aux pendus » de Johanna Karlson des « Grandes misères de la guerre » (1633) de Jacques Callot et Wolfe von Lenkiewicz, de la « Tentation de Saint Antoine » de Martin Schongauer. À partir de très belles natures mortes du XVIIe siècle, le photographe Mat Collishaw met en scène les derniers repas des condamnés à mort des prisons américaines.
Le cabinet de curiosité, représentation du monde à la Renaissance, associe un coffret marqueté, l’exotique du corail avec un crane en crânes de souris d’Alaister Mackie, des écorchés d’ivoire avec « l’Homeostasis » de Liza Lou, un homme à la peau brodée de perles. Memento mori, nombreux sont les crânes présentés. En néon de Kendell Geers, avec des postiches pour « Saint Jérôme » de Cindy Sherman, sur une table de dissection pour Damien Hirst.
Sur des thèmes universels et intemporels, Olbricht met en relation des artistes connus et inconnus et nous introduit dans sa vision de l’art.
« Mémoires du futur - La collection Olbricht », Maison rouge - Fondation Antoine de Galbert (10, bd de la Bastille, 12e, tél. 01.40.01.08.81, www.lamaisonrouge.org), du mercredi au dimanche de 11 à 19 heures, le jeudi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 15 janvier.
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